American Rhapsody
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vendredi, juin 4 2010

Frénétiquement

La date (le 31 août) et l'heure (11h) sont fixée. La salle (celle que je n'aime pas tellement parce qu'elle n'a pas de fenêtre mais dans laquelle tous mes prédécesseurs ont soutenu et que je connais d'autant mieux que nous nous y réunissons une fois par semaine) est réservée. On passe à la vitesse supérieure.

J'écris, je code, je compile, je documente, je calcule, je légende des figures, je gribouille à toute vitesse sur des feuilles volantes. Je passe en moyenne dix ou onze heures par jour dans mon bureau, sauf le samedi, et travaille encore de la maison. Je suis parmi les tout premiers arrivés le matin et quasiment toujours la dernière à partir le soir.

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dimanche, avril 4 2010

Objectif : soutenance

Advisor et moi avons fixé la semaine du 30 août 2010 pour ma soutenance de thèse (si les autres membres de mon comité confirment).

D'ici là, il me reste à :

  • publier un article (à moitié prêt) sur mon projet avec M ;
  • passer 6 à 8 heures par semaine, pendant encore 8 à 9 semaines, dans un laboratoire expérimental, à voir un peu comment se passent les choses de l'autre côté du miroir ;
  • essayer de mon mieux d'arriver quelque part (de préférence, à un brouillon d'article) avec les simulations que je fais pour le laboratoire expérimental en question ;
  • soumettre à publication un article de plus sur mon projet préféré (celui dont je me suis retrouvée à parler à la dernière minute à San Francisco) ;
  • si possible, soumettre à publication un article de plus avec M ;
  • écrire ma dissertation, qui est à l'état pitoyable de pile de notes mal agencées et pas suffisamment détaillées.

Et, au passage, postuler pour quelques sources de financement de plus pour mon postdoc.

Je ne sais pas ce que je suis le plus : (1) angoissée, (2) accablée par l'ampleur de la tâche, (3) ravie d'avoir une date, (4) excitée à l'idée de ce qui viendra après, ou (5) d'attaque et prête à relever le défi ? Quoi qu'il en soit, j'ai 20 semaines.

vendredi, mars 5 2010

Elle bouge encore !

J'écris une demande de financement pour mon projet postdoctoral.

En un peu moins d'un mois, j'ai entièrement inventé un projet de recherche dans un domaine que je connais à peine (un angle d'attaque des problèmes qui m'intéressent radicalement différent de ce que j'ai étudié jusqu'à présent). J'ai rempli des pages et des pages décrivant les qualités scientifiques et techniques de mes travaux de recherche, expliqué pourquoi une collaboration entre moi et le labo qui m'accueillerait serait la meilleure combinaison possible pour poursuivre le projet en question, qui d'ailleurs est le projet le plus excitant au monde et contribuera sans aucun doute à l'excellence scientifique et la compétitivité de l'Union Européenne sur le plan international, et prétendu avoir déjà fait preuve de grandes capacités de réflexion indépendante et de leadership[1].

J'en suis arrivée au point où j'ai suffisamment défendu ce projet (toute seule face à mon écran d'ordinateur, sauf rares mais encourageants — voire flatteurs — commentaires de Peut-Être-Futur-Chef) pour l'aimer presque d'amour et vouloir le mener à bien. Et le premier qui me parle de syndrome de Stockholm, je le tape.

Il me reste un week-end pour reformuler le tout et justifier l'addition d'un thésard[2] au projet (après avoir passé des heures à expliquer la faisabilité du schmilblick en l'état), Peut-Être-Futur-Chef m'ayant fait savoir que finalement, c'était mieux de me payer mon salaire à partir d'une autre bourse et d'utiliser cette proposition là pour financer quelques broutilles genre ordinateur et voyages... et un thésard. Date limite de dépôt : mardi.

Ah, et lundi, je donne un exposé dans notre séminaire départemental, auquel assistera un des membres de mon comité de thèse (et celui qui me fait peur, avec ça). Un week-end de rêve s'annonce donc, juste ce qu'il me fallait pour ne pas trop me faire regretter de ne pas fêter l'anniversaire du Blondinet dans les vignobles de Temecula avec lui (non, je ne suis pas jalouse de la fille qu'il amène avec lui ; ou plutôt je suis jalouse du fait qu'elle ait, elle, un amoureux (potentiel, à ce stade) pendant que moi, je n'ai personne dans les bras de qui m'endormir ; et vaguement triste à l'idée de ne pas passer le week-end à m'amuser avec un de mes meilleurs amis). Et puis d'après la météo il va pleuvoir sans discontinuer... Que d'occasions de m'auto-apitoyer sur ma propre petite personne ! (Mentionnons pour conclure que je viens de me flanquer un coup de poing sur le nez — ou plus exactement un coup de nez sur le poing — en éternuant.)

Tout ça pour aller passer deux ans dans un pays dont je parle à peine la langue (Ich habe fast alles vergessen) et où mon premier achat (après un lit, et encore) sera probablement une lampe de luminothérapie. Achevez-moi.

P.S. : On me fait savoir que le pays en question est fort joli et adapté aux gens qui ne se déplacent pas exclusivement en voiture et a une gauche qui n'est pas à droite de notre petit président de même que l'accès aux soins pour tous, et que ce sont ce genre de raisons qui me font fuir la Californie. Certes mais, si on ne peut plus râler.

Notes

[1] Non, je ne connais toujours pas le mot français correspondant.

[2] Utilisé ici comme masculin neutre, ou comment que ça s'appelle, bien évidemment. J'aurais pu écrire un(e) thésard(e), mais j'ai bien peur que les éternels débats au sujet de la féminisation des noms et autres pronoms neutres ne me semblent qu'une goutte d'eau négligeable dans l'océan de la cause de l'égalité des sexes. Débat que je subis d'ailleurs aussi en anglais, et il faut bien avouer que zie (hybride de she et he) et hir (hybride de her et his) me hérissent le poil, même utilisés pour parler de ces gens pour le moins pas normaux qui ne sont pas fichus d'avoir une identité sexuelle clairement définie, cette indécence.

lundi, septembre 21 2009

Objectif: 2010

L'année scolaire vient de commencer.

J'ai raté la rentrée administrative, qui était la semaine dernière, et ne signifie absolument rien pour les thésards passée leur première année. Les undergrads, ces étudiants à peine sortis du lycée et qui me semblent chaque année plus immatures et irritants, preuve s'il en est que je suis une vieille conne[1] and get off my lawn, ont déjà envahi le campus au plus grand désarroi des amateurs de calme asociaux que nous autres thésards sommes bien connus pour être.

Les cours commencent jeudi et l'heure est aux retrouvailles, aux cahiers neufs, au redémarrage des clubs, aux fêtes de début d'année, et aux planifications en tout genre. Je me suis donc réunie avec Advisor dans le calme de mon bureau (qui est désormais à moi, rien qu'à moi, ricanements maléfiques inclus...) pour tirer des plans. Toujours pas de date de fin très précise, nous déciderons à Noël, selon l'avancée d'un de mes projets ; cependant, je peux commencer à chercher un post-doc à commencer à une date encore indéterminée mais qui devrait se situer aux alentours de juin, peut-être septembre 2010.

Jeune et sémillante doctorante, experte en tapage sur petites molécules et décompte d'orbitales atomiques, parlant couramment l'anglais, le français et le marseillais, ayant une bonne connaissance de l'allemand enfouie quelque part dans un repli de son cerveau, comprenant assez bien l'espagnol et l'italien pourvu qu'ils soient parlés par des gens dont ce n'est pas la langue natale maternelle, cherche post-doc quelque part en Europe, hors pays au nord de Hambourg, surtout s'il s'agit du Danemark, et de préférence à Paris.

Yapuka.

Notes

[1] en référence au terme de Vieux Con qui désigne dans mon école d'ingénieurs télécommunicants complètement à l'ouest les élèves en fin de parcours qui n'y peuvent pourtant pas grand chose si c'était mieux de leur temps (eux, par exemple, sont parti en voyage d'intégration à Prague, au lieu d'un misérable week-end sur la côte Atlantique...).

dimanche, avril 5 2009

Et une intraveineuse pour la 4, une !

Je me croyais, naïvement, plutôt occupée ces derniers temps. C'était avant que je ne comprenne ce que les neuf semaines à venir me réservent.

D'abord, il y a les incontournables. Les cours de chimie organique, ceux dans lesquels je côtoie des gamins de même pas vingt ans qui me font désespérer de l'avenir de la race humaine par amphithéâtres entiers. Qu'on se rassure, ils sont loin d'être les seuls ; n'empêche qu'entre les conversations entre copines, les cours entiers passés sur Facebook ou à envoyer des SMS, et le niveau d'irresponsabilité ambiante, le nombre de regards incrédules que j'échange avec mon compagnon d'infortune est fort élevé. Les deux séminaires hebdomadaires (un général, un plus ciblé), auxquels s'ajoutent trois heures chaque mercredi matin passées à discuter enseignement. La réunion de labo hebdomadaire. Le club de tango argentin, aussi, dont je peux difficilement me désengager maintenant que j'en suis directrice artistique, directora artística, pardon, quitte à jouer du pipeau, autant y aller à fond et en espagnol, et puis est-ce que j'ai l'air d'avoir envie d'arrêter de danser ? (Le swing est un peu en suspens en ce moment, le cours pour débutants m'ennuie dans ses débuts et tout le monde est occupé à autre chose que d'aller danser, surtout le gars qui est en conférence à Hawaï, l'ordure.)

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jeudi, mars 12 2009

Ma recherche ? Quelle recherche ?

Activités des quatre derniers jours (et heureusement que je ne suis presque plus mononucléosée, parce qu'en dehors du bowling et de deux pauvres heures de tango..., je n'ai pas arrêté) :

  • mise à jour de ma page web professionnelle ;
  • rédaction d'un topo sur la bourse que j'ai reçu de la Grande Compagnie Informatique pour les gens des relations publiques du département ;
  • rédaction de commentaires de séminaires ;
  • agencement de mon poster pour Salt Lake City ;
  • par la même occasion, découverte de Scribus, le logiciel que j'ai décidé d'utiliser pour ce faire ;
  • création de figures ;
  • création de figures ;
  • création de figures ;
  • (non mais c'est dingue le temps que ça prend de créer des figures !) ;
  • tentative avortée de recevoir de l'aide pour la mise au point d'une palette de couleurs pour ledit poster (Advisor s'en tamponne, Co-auteur est daltonien et Cobural a un goût déplorable) ;
  • mise au point de ma propre palette de couleur qui sera probablement horrible à l'impression ;
  • insertion des textes dans le poster ;
  • mise à jour de figures après réception de commentaires hélas pertinents de la part de Cobural ;
  • prise en charge de l'organisation d'une partie de nos réunions de labo.

Reste à faire :

  • création de la dernière figure (entièrement modifiée après que Coauteur se soit rendu compte que sa figure, finalement, ça n'était pas du tout ça) ;
  • finition et impression du poster ;
  • réponse aux questions de l'interview de moi-même qui fera la une de la page web du département (ça faisait longtemps qu'ils n'avaient pas dépoussiéré une informaticienne) ;
  • mise à jour de mon CV (il faut que j'aille le repêcher sur le vieux PC, mais je sais ce qu'il y a à modifier) ;
  • impression de mon CV en plusieurs exemplaires au cas où je rencontre l'employeur de mes rêves à Salt Lake City ;
  • mise à jour de ma présentation pour Salt Lake City ;
  • préparation de ma présentation de Salt Lake City, à faire en avance devant le labo.

Et j'en oublie probablement.

Sans parler de mes impôts ni des factures à payer (les factures santé, celles où il faut faire très attention à ne pas se faire avoir).

Heureusement qu'on a fait six réunions de recherche pendant ce temps-là, sinon j'aurais vraiment l'impression de faire du secrétariat.

dimanche, novembre 16 2008

Des nouvelles du Surfeur Naze !

Ah, lecteur, lecteuse, ne me dis pas que tu as oublié le Surfeur Naze.

Il n'a pas été complètement emporté par sa vague. Il erre toujours dans le département, auquel il a réussi à se ré-attacher par l'intermédiaire d'un nouveau groupe de recherche qui n'avait jamais entendu parler de lui. On le trouve généralement dans le hall près de son bureau, attendant la proie qu'il pourra harponner pour une conversation sur-réelle. On le trouve aussi, malheureusement, dans nos séminaires d'apprentissage statistique du lundi. Où il continue de poser des questions désespérantes qui me font parfois rire — hystériquement. Il se pose généralement dans les premiers rangs, mange sa pizza de la façon la plus dégoûtante qui soit, et se rend le plus désagréable possible. Afin de l'éviter, mes copains et moi nous installons souvent vers le fond, le plus loin de lui possible.

Hélas, ce lundi, l'un d'entre nous donnait une présentation et nous nous sommes tous installés dans les premiers rangs pour lui apporter notre soutien. Une bien piètre idée.

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mardi, août 5 2008

Je transmets ma science et c'est la joie

J'aime enseigner. Vraiment. J'adore expliquer, trouver la bonne façon de présenter les choses pour apercevoir un éclair de compréhension dans les yeux de mon interlocuteur, corriger des copies et voir que, waow, y en a qui ont compris ce que je leur ai expliqué, sélectionner les exercices les plus adaptés au niveau des élèves et aux compétences qu'ils doivent acquérir, et le mieux du mieux c'est quand j'arrive à les faire participer en TD. En plus, quand c'est toi le prof (ou la chargé de TD, chipote pas), c'est vachement facile d'avoir raison, et j'adore avoir raison.

J'aime enseigner, et c'est bien pour cela que je refuse de lâcher le morceau de la carrière d'enseignant-chercheur bien qu'en ce moment il me regarde d'un œil narquois en se demandant combien de temps je vais tenir avant de déclarer que c'est pas une vie et de sauter par la première fenêtre venue (réelle ou figurée, va savoir).

C'est donc le cœur léger et le sourire aux lèvres que je m'apprête régulièrement à faire mon boulot de moniteur. Sauf que les élèves ne me facilitent pas toujours la tâche... bilan. Un peu longuet, mais si tu me lis c'est que tu n'es pas en train de te choper un cancer de la peau sur la plage (de toute façon il parait que 42% des Français ne partent pas en vacances cet été. Ça ne veut pas dire grand chose – notamment ni qu'ils n'ont pas de vacances, ni qu'ils ne partent pas en vacances en juin ou en septembre) et qu'au lieu de passer le temps à compter les grains de sables (non mais la plage c'est vite chiant en fait, c'est très surestimé je trouve), tu t'ennuies devant ton ordinateur.

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lundi, juillet 21 2008

Le niveau baisse

Comme chantonnerait Francis Blanche sur un air de Roux-Combalusier, le compositeur qui monte, « à la mare aux grenouilles j'ai de l'eau jusqu'aux genoux » (oui je donne dans le raffiné aujourd'hui), je ne sais pas si le niveau baisse mais en tout cas il ne vole pas bien haut.

J'ai bien conscience que j'ai fait une prépa élitiste suivie d'une école de haute voltige, et que je ne suis donc pas tout à fait au courant de comment ça se passe dans les universités françaises, et que si ça se trouve c'est pas beaucoup mieux, mais même après deux ans d'expérience, les devoirs à la maison des étudiants américains me tuent toujours autant.

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mercredi, avril 16 2008

Krazy Kitty cherche et trouve

Non, je rigole, je cherche beaucoup plus que je ne trouve. Je me suis dit que ce serait amusant de vous raconter pour une fois les détails de ma journée de doctorante. Un peu comme du live-blogging sauf que je ne vais pas mettre à jour à chaque nouvelle ligne ou comme un rapport de gendarmerie d'Embruns (oui bon vous savez aussi bien vous servir d'un moteur de recherche que moi, non ?) mais pas pareil ou comme une boulimie de twitter qui aurait mal tournée... enfin comme si je vous racontais ma vie comme d'habitude mais avec des heures en plus. Le pied.

Note liminaire : je maintiens un équilibre assez exceptionnel entre mon travail et le reste de mes activités pour une universitaire. Par exemple, ce soir à vingt heures j'éteins ma machine et vais boire un verre et je ne le la rallumerai pas. Je glande à fond, quoi. Et aussi, je suis scrupuleusement les ordres de la kiné de ne pas rester assise plus de 30 minutes à mon ordinateur, et comme il m'est difficile de m'étirer (ou de m'occuper) pendant les intermèdes quand je suis au labo, je travaille partiellement de la maison.

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Je lis

Surtout des polars. À l'occasion, des romans de fantasy loufoque, du théâtre, de la littérature chinoise traduite en italien (j'ai des amis formidables), des vrais livres bien écrits.

J'écoute

of Montreal, Caravan Palace, the Ditty Bops, Dango Reinhardt, the National, Minor Majority, Léo Ferré, Beethoven, Sonny Rollins, Laura Marling, Erlend Øye, Hjaltalin, Sufjan Stevens, Yuri Bashmet. Entre (nombreux) autres.

Je suis

occupée ouh là beaucoup très très, enchantée par Oscar Wilde (One should always be a little improbable), vaguement improbable, toujours aussi liberté, égalité, schtroumph 1er (merci Plantu).

Pensée profonde

"Partir, c'est mourir un peu. Mais mourir, c'est partir beaucoup."
[Alphonse Allais]

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