American Rhapsody
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mercredi, décembre 8 2010

Torchons et serviettes

Je ne sais pas quoi te dire, moi.

C'est à propos d'un type, un certain Monsieur A., un Australien qui a vécu en Suède.

Il se trouve que ce type a créé (ou participé à la création, ne chipotons pas veux-tu) un site oueb sur lequel il met régulièrement à disposition de l'Internet Mondial des documents classés top secret de la diplomatie elle aussi mondiale. Il s'y explique au passage sur le pourquoi du comment, ce qui est intéressant.

Là n'est pas ce qui me pousse à écrire.

Il se trouve aussi que ce type est accusé de viol.

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vendredi, août 27 2010

Avec ta gueule de métèque

L'autre jour une copine dont la voiture arbore encore un autocollant de campagne de Barack Obama et qui avait osé klaxonner une conductrice qui roulait trop lentement sur la file de gauche a eu la surprise de s'entendre crier dessus, une fois à la hauteur du véhicule enfin rabattu sur la file de droite, « nigger! nigger! nigger! » par la conductrice tirée à quatre épingles mais hors d'elle.

La copine en question, au passage, est blanche comme une aspirine, étant d'origine suédoise ; son fils est métis, cela dit, chose que l'aimable mégère ne pouvait pas deviner, et qui ne change rien à l'affaire.

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vendredi, juillet 23 2010

La République nous appelle

Quand j'étais au Danemark, dans un de nos cours/séminaires sur le thème de la collaboration entre personnes de cultures différentes (oui, j'ai suivi un cursus particulièrement passionnant ; un jour un type a passé une heure trente à nous expliquer que la sphère personnelle avait un diamètre différent selon les cultures), pour illustrer le fait qu'une personne venant d'un pays différent pouvait vous insulter sans le faire exprès (alors qu'entre gens du même pays, non, ça n'arrive jamais ?), la prof (néerlandaise je crois) nous avait dit qu'en France, on pouvait faire à peu près tout et n'importe quoi avec le drapeau sans profondément déranger qui que ce soit, alors que dans nombre d'autres pays plus petits, moins influents et à l'histoire moins ancienne (ainsi que les États-Unis), ben non.

Really? s'étaient exclamés la plupart des élèves, incrédule, à l'exception de nous autres Français, complètement indifférents.

C'était il y a longtemps, c'était en 2004.

De nos jours, si un photographe publie, au passage dans le cadre d'une exposition sur le politiquement incorrect, la photo d'un type en train de se torcher avec le drapeau français, un-fait-divers-une-loi se dépêche de nous instaurer le délit d'outrage au drapeau tricolore qui manquait gravement à la tranquilité de notre République.

Le gouvernement et la classe politique, eux, restent libres de défèquer à qui mieux mieux sur les valeurs de notre République (c'était quoi, déjà, notre devise ? « Un pour tous, tous pour un » ? Ah non, je confonds, toutes ces œuvres de fiction...) et sur la France que je considère la mienne.

PS: c'est bien raconté chez Maitre Éolas mais tenez-vous à l'écart des commentaires. (Néanmoins : mes deux grands-pères ont fait la guerre de 39 et ont reçu chacun la croix de guerre ; je me permets de douter que ça ait été pour empêcher qu'un type en prenne un autre en train de on s'essuyer les fesses dans le drapeau en photo.)

lundi, avril 26 2010

Bullshit.

Attention : Âmes sensibles (et innocentes) qui ne s'en seraient pas doutées à la lecture de ce titre, le billet qui suit est rempli de gros mots (dont certains en anglais). Plus qu'à l'habitude, oui oui.

Ou, en d'autres mots qui me sont venus à l'esprit, what the goddamn flying fuck?

C'est une presque banale histoire de voile, encore une, qui a explosé d'une façon tellement magistrale qu'il y en a partout sur les murs (the shit hit the fan, diraient les anglophones) et que la France entière semble encore complétement désorientée par la force de l'impact. Moi, personnellement, j'en suis le cul par terre.

Une nana se fait arrêter pour conduire avec un niqab qui lui restreint la visibilité, bien que ce ne soit manifestement pas un motif juridique valable, mais bon, à ce stade, passons.

Comment ça, passons ? Oh, moi aussi je me posais des questions, je m'apprêtais à m'indigner, une femme qui se prend une prune injustifiée, c'est moche, en plus y a un rapport avec le foulard, sujet chaud-bouillant s'il en est, comme par hasard, tiens. Mais le truc a pris des proportions telles que, bon, le coup de l'amende, c'est du détail distrayant, treize ans et demi maximum, à ce niveau-là.

Ça commence mal, très mal.

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mercredi, avril 7 2010

Conte cruel (2)

Avant propos : Quelqu'un aurait pu me faire remarquer que j'avais écrit « compte » au lieu de « conte » dans le titre du billet précédent (erreur désormais immortalisée dans l'URL que je n'ose changer).

L'affaire continue.

Tout d'abord, au cas où vous n'auriez pas lu les commentaires, mon Ange m'a fait remarquer que la demoiselle qui a assisté au faux bal de prom' n'était pas la petite amie de Constance, mais une autre jeune fille, les parents de la première ne voulant pas la laisser se rendre à la fête en question. Je doute qu'ils aient uniquement cherché à protéger leur fille des quolibets des autres étudiants.

J'ai ensuite lu le témoignage d'une des camarades de classe de Constance. Comme quoi si Constante n'avait pas tellement essayé d'attirer l'attention sur elle, n'avait pas attaqué le district alors que ses camarades n'étaient pas vraiment pour, ils n'auraient pas eu besoin de faire une fête à part sans la drama queen de service pour tout gâcher. Et que vraiment, c'est dégueulasse que maintenant on leur en veuille pour autant ! Ils trouvaient juste qu'il n'y avait pas de raison pour qu'elle puisse jouer la carte de la discrimination pour obtenir ce qu'elle voulait ! En clair, si elle n'avait pas fait chier le monde à vouloir gâcher leur bal en s'y ramenant avec sa copine au lieu de se trouver un mec pour l'occasion ou de rester cloitrée chez elle, on en serait pas là.

Je suis ensuite tombée sur un album photo sur Flickr, retiré depuis, une collection de captures d'écran des pages Facebook des camarades de classe de Constance qui les avaient laissées en accès public. J'ai cliqué sur une, puis deux images, puis le sentiment de voyeurisme s'est mêlé à l'atterrement créé par ce que je lisais, et j'ai fermé la fenêtre. Je me souviens néanmoins d'un des statuts, cette citation de Terry Pratchett, The problem with having an open mind, of course, is that people will insist on coming along and putting things in it (Le problème, quand on a l'esprit ouvert, bien sûr, c'est que les gens insistent pour se ramener et mettre des choses dedans), utilisée manifestement sans la moindre de l'ironie originale de l'auteur[1].

Parmi les histoires qui remontent à la surface (c'est dingue ce qu'on trouve dès qu'on commence à remuer la vase des États du Sud), celle de Derrick, du lycée de Bleckley County, situé à Cochran, en Géorgie. Lui a obtenu le droit d'amener son petit ami au bal de prom', mais ce sont les autres lycéens qui manifestent pour l'en empêcher. Le problème ? Oh, ce n'est pas que Derrick soit homosexuel, ça, ça ne les dérange pas ; c'est juste qu'avec toute l'attention portée par la presse à cette affaire, après, les gens vont croire que la ville de Cochran est pro-homos, et il faudrait voir à ne pas pousser le bouchon trop loin. Une des étudiantes ne lui reproche pas d'être gay, non, pas du tout, c'est juste le fait d'attirer l'attention sur lui comme ça, et puis, elle ne va pas danser au milieu de pédés pour son bal de prom' !

Notons au passage que (1) ses parents l'ont viré de chez eux et (2) son père est l'« enseignant de l'année » du lycée. Ça ne s'invente pas.

Et puis au cas où on croirait qu'il n'y a que le Sud, il y a aussi l'histoire de Phoebe, étudiante irlandaise du lycée de South Hadley dans le Massachussets, poussée au suicide par ses camarades qui la harcelaient. Comme quoi c'est vraiment pas difficile, d'être différent.

Y a des jours comme ça ou il n'est vraiment pas facile d'éprouver la moindre sympathie pour la race humaine.

Notes

[1] Je ne suis pas sûre que le lien marche, mais on peut consulter le passage correspondant sur Google Books.

mardi, avril 6 2010

Conte cruel

C'est une histoire qui a commencé il y a quelques semaines. On a soudain appris que le lycée agricole d'Itawamba, dans le Mississippi, voyait d'un tel mauvais œil qu'une de leurs élèves, Constance, veuille se présenter au bal de fin d'année (le fameux bal de prom' dont les films hollywoodiens nous gavent) accompagnée non d'un adolescent boutonneux mais d'une adolescente potentiellement tout aussi acnéique (détail que les journaux ont, de manière surprenante, passé sous silence) qu'ils ont décidé d'annuler le dit bal. Un bal de prom' n'est pas l'endroit où afficher sa dépravation lesbianique, enfin. [Source]

D'ailleurs, on lui refusait aussi le droit de se présenter au dit bal en costume trois pièce plutôt qu'en robe de soirée.

Et pas n'importe quelle robe, je suppose, au vu des récents déboires des quelques élèves du lycée d'Oxford (dans l'Alabama, ne confondons pas) qui, ayant osée se présenter à leur bal de prom' vaguement décolletées, se sont retrouvées sévèrement réprimandées et à devoir choisir entre quelques jours d'exclusion et... un châtiment corporel[1]. [Source]

Et puis tant qu'on y est à parler de bals de prom' dans le Sud profond des États-Unis, il me faut mentionner l'exemple du lycée de Turner County (en Géorgie), qui a attendu 2007 pour avoir son premier bal de prom' intégré, c'est-à-dire où Blancs et Noirs soient ensemble plutôt que d'assister à des fêtes séparées. [Source]

Pour en revenir à Constance, l'affaire a fait beaucoup de bruit dans l'Internet mondial, la demoiselle a été invitée à des émissions télévisées, en particulier celle d'Ellen DeGeneres, la lesbienne préférée des Américains, et bien vite on apprenait que puisque le bal de prom' du lycée était annulé, les parents d'élèves en organisaient un eux-mêmes pour leurs chérubins, auquel Constance et sa petite amie étaient bien évidemment invitées.

Toutes ces histoires de bal de prom' remontaient à la surface, les bras m'en tombaient, et j'essayais de ne pas trop leur prêter attention tellement je les trouve perturbantes, exemples trop parfaits de ce qui va mal dans ce pays, et cibles trop faciles de mon indignation.

Et puis j'ai appris ce soir que le bal auquel Constance et son amie ont été invitées, ben, c'était pas un vrai bal. C'était un fake. Il n'y avait qu'elle, son amie, et cinq autres lycéens (dont au moins deux parias en difficulté d'apprentissage), plus quelques profs pour chaperonner le tout. Pendant ce temps, le reste du lycée faisait la bamba dans un endroit tenu secret, bien à l'abri de tout ce lesbianisme malsain. Et à qui voudrait invoquer la cruauté des adolescents les uns envers les autres, je tiens à rappeler que la vraie soirée était organisée par leurs parents. [Source]

Alors certes, j'ai les nerfs un peu à fleur de peau, en ce moment. Et j'ai moi-même un lourd passé de fille pas-comme-les-autres, et encore aujourd'hui parfois des difficultés à être toujours sûre que les gens m'invitent à leurs soirées pour de vrai plutôt que pour se moquer de moi. Mais en lisant cet article, j'ai été choquée de la cruauté de ces lycéens et de leurs parents ; et pour Constance, son amie, et la poignée d'ados qui se sont pointés à la mauvaise adresse, j'ai pleuré.

Notes

[1] une fessée administrée à l'aide d'un instrument qui ressemble à la partie plate d'une rame — ou à une planche à pain étroite et peu épaisse —, qui parait-il s'appelle paddle en français tout comme en anglais. N'étant pas versée dans le domaine, je ne saurais dire. Le rapport avec Kid Paddle est obscur. Cela étant, une fessée pour punir des jeunes filles de s'être habillée de façon trop sexy ? C'est quoi, un scénario de film porno sans imagination ?

dimanche, février 7 2010

Panique à bord

Mon titre pourrait laisser entendre que je vais parler de l'angoisse générée par l'écriture de ma thèse ou, dans une vision à plus court terme, de devoir trouver une idée de projet de recherche de postdoc dans un domaine qui n'est pas exactement celui de ma thèse, idée de projet suffisamment brillante pour plaire et à mon probablement-futur-chef et aux gens qui liront nos demandes de financement, le tout en quelques jours (je n'ai toujours rien trouvé, même de terne, et j'ai promis d'envoyer une ébauche demain... oyoye).

Même pas.

Je vais vous parler de la peur que tout les informaticiens que je connais ont, enfouie plus ou moins profondément, sans jamais pouvoir vraiment s'en défaire : celle de perdre leurs données, leurs bases de code, leurs serveurs. Une peur qui nous fait tous imperceptiblement blêmir quand quelqu'un raconte comment son disque dur est mort dans la nuit et les photos de l'anniversaire du petit dernier ont disparu corps et bien, de même que quelques années de correspondance électronique jamais sauvegardée et un certain nombre de choses dont l'absence ne se fera durement sentir que bien plus tard.

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jeudi, janvier 28 2010

Il n'y en a pas d'autres comme ça

Civil disobedience is not our problem. Our problem is civil obedience. Our problem is that people all over the world have obeyed the dictates of leaders…and millions have been killed because of this obedience…Our problem is that people are obedient allover the world in the face of poverty and starvation and stupidity, and war, and cruelty. Our problem is that people are obedient while the jails are full of petty thieves… (and) the grand thieves are running the country. That’s our problem.

Notre problème n'est pas la désobéissance civile. Notre problème est l'obéissance civile. Notre problème est que partout dans le monde des gens ont obéi aux dictats de leurs dirigeants... et des millions de gens ont été tués à cause de cette obéissance... Notre problème est que partout dans le monde les gens obéissent en dépit de la pauvreté et de la famine et de la stupidité, et de la guerre, et de la cruauté. Notre problème est que les gens obéissent alors que les prisons sont pleines de petits délinquants... (et) les grands voleurs dirigent le pays. C'est là notre problème.

Finalement, on[1] a vite arrêté de parlé de l'atrocement mal nommé dernier-né d'Apple. On a à peine évoqué le premier discours sur l'état de l'Union de Barack Obama. Et on a causé d'Howard Zinn, longuement. Une certaine Amérique est en deuil. Pour mieux comprendre pourquoi, on peut aller lire chez Article XI.

Interlude. Un peu moins de vingt-quatre heures s'écoulent.

What really knocks me out is a book, when you're all done reading it, you wished the author that wrote it was a terrific friend of yours and you could call him up on the phone whenever you felt like it.

Ce qui me met vraiment K.O., c'est un livre dont vous aimeriez, lorsque vous l'avez fini, que l'auteur soit un terrible copain à vous, de manière à pouvoir l'appeler au téléphone quand vous en avez envie.

Il vivait pourtant reclus et maintenant c'est foutu, il ne sera jamais un terrible copain à moi. Une autre (mais pas si différente) Amérique est aussi en deuil, à cela près que Jerome David Salinger n'avait plus publié depuis environ quarante-cinq ans (à l'époque de la création de mon Université Jolie et de l'indépendance de Singapour) et n'avait pas adressé la parole à la presse depuis 1980. Pour mieux comprendre pourquoi, je crois qu'il n'y a plus qu'à aller se procurer une copie de L'Attrape-cœur ou, si la hype est un peu trop pour vous, de Dressez haut la poutre maîtresse, charpentiers dans la librairie la plus proche.

Notes

[1] Mon cercle d'amis ; pas les gens en général, faut pas pousser non plus.

jeudi, janvier 21 2010

Another choo-choo rain

(Bande son)

Lecteur, liseronne, je te délaisse, c'est une honte.

C'est que, que veux-tu, on a à peine passé sous silence l'anniversaire de l'inauguration du premier président noir des Stazunis de l'Amérique (à l'époque où on croyait encore au père Noël et à l'idée qu'il était possible de réformer les choses en ayant une assemblée, un sénat et un président tous du même parti), que 2010 part déjà à vau-l'eau.

Littéralement.

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dimanche, octobre 25 2009

Allez vous faire piquer, et plus vite que ça

Mes petits, vous me peinez.

Je croyais qu'il n'y avait qu'aux États-Unis que les théories anti-vaccins fleurissaient et s'épanouissaient avec entrain. Mais force est de constater, d'articles de journaux en billets de blogs, et de conversations en conversations, que les Français se méfient aussi. Le Français se méfie, c'est bien connu, il râle, aussi, et il est tout le temps en grève. Et le Français préfère prendre ses décisions médicales après avoir écouté sa coiffeuse ou sa boulangère plutôt que de faire confiance à son médecin, qui ne cherche qu'à l'arnaquer, c'est bien connu.

Le Français me fatigue, pour tout dire.

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Je lis

Surtout des polars. À l'occasion, des romans de fantasy loufoque, du théâtre, de la littérature chinoise traduite en italien (j'ai des amis formidables), des vrais livres bien écrits.

J'écoute

of Montreal, Caravan Palace, the Ditty Bops, Dango Reinhardt, the National, Minor Majority, Léo Ferré, Beethoven, Sonny Rollins, Laura Marling, Erlend Øye, Hjaltalin, Sufjan Stevens, Yuri Bashmet. Entre (nombreux) autres.

Je suis

occupée ouh là beaucoup très très, enchantée par Oscar Wilde (One should always be a little improbable), vaguement improbable, toujours aussi liberté, égalité, schtroumph 1er (merci Plantu).

Pensée profonde

"Partir, c'est mourir un peu. Mais mourir, c'est partir beaucoup."
[Alphonse Allais]

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