American Rhapsody
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mardi, septembre 11 2012

Carte postale grècque — 04 : Aujourd'hui j'évite

De me poser trop de questions.

De me formaliser inutilement.

De m'énerver, même quand l'absence de panneaux de signalisation et l'ineptie du GPS (je préfère tellement naviguer avec une vraie carte...) me forcent à me demander si on va trouver le site antique avant le coucher du soleil.

Je suis en vacances.

Et on a trouvé le site.

Corinthe antique et Acrocorinthe

lundi, septembre 10 2012

Carte postale grècque — 03 : Aujourd'hui on conserve

Dans les musées d'Athènes, bien conservés, non pas les poils du cul de Démosthène[1], mais de magnifiques statuettes et autres bols et vases cycladiques, datant d'environ 3500 à 2300 avant notre ère.

On y retrouve les motifs de la poterie berbère, ceux des peintures rupestres des Indiens de l'Utah[2], et surtout, une énorme source d'inspiration pour Picasso, Brancusi, Matisse, et les autres.

Mon amour de ces petites choses grandit au fur et à mesure que je découvre que les modernes n'ont rien inventé.

Statue Cycladique

Notes

[1] Google est ton ami si cette référence hautement raffinée t'échappe

[2] Y a une thèse en souffrance sur le sujet

dimanche, septembre 9 2012

Carte postale grècque — 02 : Aujourd'hui au téléphone

Ouais, ouais, ça va. Tranquille. Beau temps, les ruines, tout ça. Le musée d'archéologie est super, tu sais. On y a passé tout l'après-midi. Y a même un petit café sympa, avec des oranges pressées et une tortue. Enfin je préfère quand même les chats. Et les chiens. Y a des chiens de ruines partout ! C'est marrant, ça ressemblait à Casa par là-bas. Ah et puis après on est allés dans un de ces salons où y a des petits poissons qui te mangent les peaux mortes des pieds, comme dans le Jourdain, tu sais ? C'était rigolo, ça chatouille.

Et toi, ça va ?

Bougainvillées

samedi, septembre 8 2012

Carte postale grècque — 01 : Aujourd'hui en gros

En très gros : j'ai pris l'avion, je suis allée à Athènes, j'ai adoré.

En un peu moins gros : en ce premier soir, y avait des chats, des gens sympas (sauf la vieille femme qui nous a traitées de putes, mais enfin, elle faisait couleur locale), des jolies ruines, du goûteux à manger, et il faisait bon.

Héphaïstéion

jeudi, juin 7 2012

There's space for us to shake and hey I like that tune

Gens.

Après mes folles aventures américaines, je suis partie me remettre de tout ça en vacances.

Prendre un avion pour se remettre d'avoir vu neuf aéroports en trois semaines, partir à un endroit où on vit quatre à cinq heures plus tard qu'en Germanie pour se remettre du décalage horaire, je suis pleine d'idées brillantes : je suis donc partie à Barcelone pour Primavera Sound.

P1070823c.JPG Une mise en abyme extrêmement osée : on voit le reflet du bracelet jaune qui me garantissait l'accès au site du festival

C'était fantastique.

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lundi, mai 28 2012

Le Retour

« C'est ton premier retour aux États-Unis ? Tu verras, ça va être fabuleux ! » m'avait annoncé avec les yeux qui brillent un ami, lui-même tout juste de retour d'un de ses nombreux voyages en Californie depuis le séjour post-doctoral qu'il y a passé.

Il avait, bien évidemment, entièrement raison.

Je suis retournée en Californie, où j'ai goûté le plaisir de me balader sur mon campus plutôt que de courir d'un point à l'autre et de me sentir plus détendue que dans aucun de mes plus récents souvenirs de là-bas.

P1070371c.JPG Le bananier du centre commercial juste en face de l'université.

J'ai renoué avec les traditions : déjeuner au pub du vendredi, suivi d'un medium coffee of the day au coffee shop juste derrière le département d'informatique et d'une après-midi de boulot ; barbecue avec le labo, avec ses burgers de bison, la tarte faite par un des thésards, et sa partie de bocce ; sortie tango le mercredi soir, et Lindy le vendredi, à laisser mes cavaliers me rappeler ce qui exactement me manque tant dans le fait de ne plus danser.

P1070565c.JPG Moonmad, Max Ernst, Hirshhorn Museum, Washington D.C.

Les choses ont bien évidemment changé ; de nombreux amis ont déménagé, d'autres ont des enfants nés au moment de mon départ, certains célibataires avérés sont maintenant en couple (dont les amis qui se sont rencontrés à ma soirée d'adieu). Mais la ville elle-même est immuable ; un nouveau restaurant a remplacé le loueur de vidéos et c'est à peu près tout.

P1070638c.JPG New York, NY

J'ai aussi revu Boston, où j'ai retrouvé Chef et une amie rencontrée en Allemagne ; Chicago, où je me suis baladée avec la même amie qui m'avait fait découvrir Millenium Park lors de ma première visite ; Washington D.C., où j'ai maintenant deux couples d'amis qui habitent ; et New York, avec un ancien thésard du labo où j'ai fait mon master recherche, tout un groupe fraîchement déménagé de mon campus allemand, et le type qui m'invitait, rencontré en décembre en Espagne.

P1070433c.JPG Boston, MA

J'ai passé du temps avec des gens que je n'avais pas vus, pour la plupart, depuis un an et demi, mais qui connaissent encore suffisamment mes goûts pour me recommander une bière, se souviennent que je ne suis pas une grande fan de sushi, savent comment je prends mon café, et me font écouter des trucs qu'ils savent que je vais aimer.

J'ai donné quatre exposé, rencontré une dizaine de collaborateurs potentiels, bossé depuis le moindre coin de bureau, traversé neuf aéroports différents.

P1070514c.JPG The Bean, Chicago, IL

J'ai parlé anglais quasiment vingt-quatre heures sur vingt-quatre, j'ai apprécié de ne pas avoir à me creuser la tête à chaque interaction avec une caissière, une vendeuse, une serveuse, ou une voisine d'avion, j'ai souri en entendant certains accents, en retrouvant certaines expressions, j'ai réintégré like, awesome et for sure à mon vocabulaire. J'ai repris de vieilles habitudes, payer en dollars, me souvenir qu'une taxe sera ajoutée au prix affiché, demander un doggy bag (enfin, une boîte, quoi), penser à l'heure qu'il est en Europe, écouter NPR, faire semblant de m'intéresser au basket, me tartiner de crème solaire comme à l'époque où c'était une rubrique à part entière dans mon budget (j'ai quand même cramé, et quand même eu de l'eczéma). J'ai déambulé dans les rayons de Trader's Joe en me souvenant du goût qu'avaient les produits de nouveau sous mon nez, j'ai fait le plein de restos mexicains, de yaourts glacés et d'India Pale Ales, j'ai pointé du doigt les colibris et les écureuils, j'ai pris des photos des palmiers, des eucalyptus et des bougainvillées.

P1070544c.JPG Aux Stazunis, même les écureuils se nourrissent de frites

J'ai ri aux éclats, serré des tas de gens chouettes dans mes bras, dansé, donné à fond dans l'enthousiasme californien et l'abus de points d'exclamation, posé devant le Picasso au coin de Washington et Dearborn.

P1070471c.JPG The Picasso, Chicago, IL

Je ne me suis pas mise en colère quand j'ai vu ce que le système éducatif devenait en Californie, quand l'université que je visitais dans l'Indiana a fait la Une des journaux pour le procès qu'elle fait à l'État qui la force à inclure la pilule dans la couverture santé qu'elle propose à ses employés, quand un type gueulait que seul Jésus pouvait laver nos péchés, quand on m'a dit que 25 jours de congés par an, c'est quand même largement trop. Je n'ai même pas passé par la fenêtre de la voiture l'amie de mes amis après qu'elle ait déclaré que les impôts, dans ce pays, c'est du viol. J'ai dit à mes anciens collègues un truc qu'ils n'avaient jamais entendu, que je préférais avoir un poste moyen dans une université médiocre à un super poste dans une des meilleures universités si ça voulait dire que j'aurais aussi le temps d'avoir une vie personnelle.

P1070538c.JPG Plage sur les bords du Lac Michigan, MI

C'était fabuleux. Ce pays me manque, beaucoup, et pourtant quand un chercheur d'un des plus prestigieux institut de recherche New-Yorkais, un de ceux qui ont accès à des données qui me font baver, m'a demandé si je considérerais un poste dans son département, je n'ai pas hésité une seule seconde avant de lui répondre : « non, je reste en Europe ».

samedi, avril 14 2012

Aujourd'hui sacs

J'ai un aller pour Los Angeles et un retour depuis New York ; un Los Angeles - Boston et un Boston - Chicago et un Chicago - Washington D.C. ; les tarifs et horaires des trains de D.C. à New York.

J'ai un aller-retour pour Barcelone.

J'ai, enfin, deux allers-retours pour Munich[1].

J'ai fait deux piles de mes papiers, une de mes livres, et un sac du thé et des bricoles qui traînaient. Bientôt Cobural transférera le tout dans les cartons de déménagement, direction nos nouveaux bureaux.

Il ne me reste plus qu'à faire mes valises.

366 réels à prise rapide. Aujourd'hui en cent mots hors notes de bas de page.

Notes

[1] ou, plus précisément, bureaucratie oblige, un aller-retour pour Munich et un aller-retour depuis Munich qui devrait me permettre de venir accomplir mon devoir civique le week-end prochain

vendredi, mars 30 2012

Aujourd'hui je pourrais écrire sur ma tête

« Fatiguée ».

D'ailleurs, c'est comme si ça l'était déjà, si je m'en fie aux questions de Cobural, juste ce qu'il faut d'inquiétude dans la voix pour que je lui réponde au lieu de lui jeter un feutre à tableau à la figure.

C'est les déplacements, que je lui dis. Tous les vœux de faire de beaux voyages que j'ai reçus pour 2012 semblent se retourner un peu contre moi.

J'étais à Rome au début du mois ; je reviens de Londres. Entre temps j'ai été, à chaque fois, quelques jours à Paris. Je retourne en France jeudi prochain, pour Pâques.

Il semblerait que j'aille passer trois semaines à travailler à Munich, du 16 avril au 4 mai. Entre temps il me faudra rentrer un week-end ici, ne serait-ce que pour voter au premier tour des élections présidentielles (ironie du sort, j'ai eu peur de devoir me déplacer au Consulat... de Munich pour voter avant d'apprendre l'existence d'un bureau de vote français dans ma ville même).

J'ai pris mes billets d'avion pour les États-Unis. J'y serai du 7 au 25 mai. Californie, Massachusetts, Illinois, Indiana, D.C., Virginie, New York. Quatre ou cinq exposés, des réunions de boulot, quelques jours de vacances aussi, une liste longue comme le bras de gens à voir, même si la plus chouette des filles de tout le continent américain, celle avec laquelle j'écumais les boîtes de tango et buvais des litres de thé ou des bouteilles de prosecco en refaisant le monde, sera en Europe juste à ce moment-là pour renouveler son visa, nos retrouvailles avortées victimes des tarifs des compagnies aériennes.

J'enchaîne avec de vraies vacances, une petite semaine à Barcelone pour Primavera.

Après mon retour, il est possible qu'on me renvoie à Munich. J'ai un week-end obligatoire à Paris (c'est horrible, on me force à aller à une boume de trente ans). Et puis la petite sauterie, là, sur le Lac de Constance, avec les prix Nobel de physique.

Pauvre chérie, tous ces voyages !

Ne nous y méprenons pas : ces voyages me ravissent. Ces voyages me ravissent, mais ils me fatiguent. Ces voyages me ravissent, mais ils coûtent de l'argent, suffisamment au vu des délais de remboursement de mes frais professionnels pour que jongler avec mon budget ne soit en ce moment pas de tout repos. Ces voyages me ravissent, mais même ceux que je fais pour des raisons professionnelles entravent les progrès de mes projets déjà chancelants.

Donc : « fatiguée ».

Je vais aller dormir dix heures de rang, et puis ça ira mieux demain. N'est-ce pas ?

366 réels à prise rapide. Aujourd'hui en beaucoup plus de cent mots ; ça faisait longtemps que je n'avais pas participé.

dimanche, mars 11 2012

Cartolina 5 — Oreilles

Après avoir frôlé le coup de soleil à crapahuter dans les ruines toutes la journée (c'est finalement surtout le cou qui a pris, entre la lanière de l'appareil photo et le t-shirt), les voilà glacées par la pluie et le vent qui nous accueillent à notre retour de Paris.

carnaval Carnaval??

366 réels à prise rapide — Paris, le 4 mars 2012

samedi, mars 10 2012

Cartolina 4 — Fragment d'aujourd'hui raconté en statistiques

70 % des spectateurs arrivés à l'heure annoncée de l'ouverture des portes (19h30) pestaient dans la queue en attendant l'heure réelle de l'ouverture des portes (20h).

80% des spectateurs à portée d'oreille se demandaient si les airs seraient simplement chantés ou si l'on aurait droit à un opéra joué en costume. Pour 50% d'entre eux, on ne donne pas un opéra dans une église ; 37.5% refusaient de croire que l'on puisse donner un opéra sans le jouer. 12.5% étaient sans opinion.

90% de l'assistance a réagi physiquement après la première minute trente de l'ouverture, quand le thème connu se mit à monter de l'orchestre composé à 59% de cordes, 23.5% de bois et 17.5% de cuivres.

45.2% eut le souffle coupé par l'entrée sur scène des chanteurs en costume.

87% des spectateurs ressortirent de l'église San Paolo entro le mura un grand sourire aux lèvres d'avoir vu une si jolie Traviata donnée par des virtuoses de l'opéra de Rome. Tous s'accordèrent à dire que Carmela Maffongelli, qui chantait Violetta, le fit exceptionnellement bien.

62.3% continuent de trouver fort amusante l'idée de jouer La Traviata dans une église (et de se servir sans ambages de l'autel comme d'un buffet pour une fête donnée par une courtisane). Rappelons que le livret est basé sur La Dame aux Camélias.

58.3% de ces statistiques ont été inventées sur le moment (ce qui fait, remarquez, bien moins que la moyenne habituelle, estimée à 82.7%).

manif Cortège de manifestants pour les conditions de travail des ouvriers du bâtiments arrivant à l'Arc de Constantin.

366 réels à prise rapide — Rome, le 3 mars 2012

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Je lis

Surtout des polars. À l'occasion, des romans de fantasy loufoque, du théâtre, de la littérature chinoise traduite en italien (j'ai des amis formidables), des vrais livres bien écrits.

J'écoute

of Montreal, Caravan Palace, the Ditty Bops, Dango Reinhardt, the National, Minor Majority, Léo Ferré, Beethoven, Sonny Rollins, Laura Marling, Erlend Øye, Hjaltalin, Sufjan Stevens, Yuri Bashmet. Entre (nombreux) autres.

Je suis

occupée ouh là beaucoup très très, enchantée par Oscar Wilde (One should always be a little improbable), vaguement improbable, toujours aussi liberté, égalité, schtroumph 1er (merci Plantu).

Pensée profonde

"Partir, c'est mourir un peu. Mais mourir, c'est partir beaucoup."
[Alphonse Allais]

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