Haltères, films et politique
Un dimanche soir qui se traîne et se refuse à se transformer en « bientôt lundi ». A la télévision, entrecoupé de publicités vantant les mérites de gélules amincissantes, mesdames, ou de lotions permettant d'enlarger votre virilité, messieurs, le gouverneur de l'État de Californie, à l'époque où il n'était que champion de buidy-bolding et tentait de se faire aussi passer pour un acteur. Munie d'un Santo Libre, d'un blondinet et d'une pile de catalogues, j'ai donc partiellement revu Terminator.
Bien que je ne l'aie vu pour la première fois qu'il y a seulement quelques années (sous la pression du regard pétillant d'un garçon qui voulait parfaire ma culture cinématographique, qui pourtant aurait été fort aise de rester là où elle en était, à savoir à quelques milliers de kilomètres du film d'action américain), je ne me souvenais que de deux scènes : celle où le terminator dit au préposé à l'accueil du commissariat "I'll be back" et qu'il revient, effectivement, au volant d'une grosse voiture, et celle où, réduit à son squelette métallique, il se relève de ses cendres après l'explosion d'un camion. Si vous êtes dans le même cas, que comme le blondinet, vous vous demandez comment ça se fait déjà qu'il cherche à la tuer dans le premier et à la protéger dans les suivants, ou encore que vous ayez mieux échappé que moi au visionnage du film, sachez que ce sont, effectivement, les deux seules scènes mémorables. La pauvre Linda Hamilton est totalement décrédibilisée par sa coupe de cheveux années quatre-vingts, l'histoire en dehors des scènes d'action est particulièrement léthargique et seul Schwarzenegger arrive à coller à son rôle (celui hautement délicat d'une machine à tuer, je rappelle).
Le genre de prouesse qui fait immédiatemment penser que le type ne peut qu'être mieux à sa place en politique que dans le cinéma.
Quoique les contradictions sauvages entre le farouche Républicain qui soutient Georges Bush dans sa décision d'envoyer encore plus de troupes en Irak, fait joyeusement exécuter les condamnés à mort dont le sort lui passe entre les mains et rédige des propositions de loi qui balancent de conservateur à réactionnaire, et le gouverneur bien lustré qui décide de faire suivre le protocole de Kyoto à son Etat et d'y instaurer une couverture santé pour tous soient plutôt de nature à soulever quelques interrogations.
Encore que l'histoire de la couverture santé pour tous mérite d'être tirée au clair car il semblerait bien que le gouvernement et les entreprises aient à y mette le moins d'argent possible, au point de forcer ceux qui n'en n'ont pas les moyens à souscrire à une assurance santé sous peine de se retrouver dans l'illégalité.
PS : Le premier qui trouve la référence de mon titre gagne une photo de chaton kromeugnon ma reconnaissance éternelle.