Repas dominical
Nous débattions hier midi, comme il en est malheureusement souvent le cas, et parce qu'il y a matière et en raison de la pauvreté occasionnelle de nos conversations (c'était un lundi, ce qui sans nulle doute a contribué à la vacuité de nos esprits), de la qualité de plus en plus déplorable de notre déjeuner (pâtes qui collent, sel à la viande, légumes gras au goût de bouillon cube, un poème).
« Ce week-end, j'ai fait des pommes de terre. » annonça l'air rêveur et les yeux brillants un des thésards allemands attablés devant notre regrettable pitance. « C'était trop bon. »
— « Des pommes de terre ? » s'enquit une chercheuse chinoise d'un ton dubitatif.
— « Oui, sautées, avec du romarin, et du steak. » répondit-il en salivant.
Et c'est ainsi que je compris que dans ce pays, la viande accompagne les pommes de terre et non pas l'inverse.
Tous en chœur donc :
Le lundi patates
Le mardi patates
Mercredi y a du rata.
Le jeudi patates
Vendredi patates
Le samedi y a du rata.
Et le dimanche, ah quel régal
C'est le repas dominical
Alors sans manières
Y a des pommes de terres
Ah que c'est original.
(Oui, j'aspire à devenir la première référence Google pour « le lundi patates ». Il va peut-être même falloir que je m'enregistre en train de la chanter pour pallier remédier au manque de toute référence audio facilement identifiable dans l'Internet Mondial.)