De onze à douze
Gens, rends-toi compte, j'ai failli ne pas faire de bilan comptable de 2011. Calamitas !
Je ne savais pas trop qu'attendre de 2011. J'étais heureuse d'être de retour en Europe, et en même temps inquiète que cette situation géographique ne se traduise pas automatiquement en un bonheur intense ; ravie de rejoindre le labo que j'ai rejoint en mars, et en même temps pleine d'appréhension pour ce nouveau groupe, cette nouvelle institution, ces nouveaux projets et cette nouvelle direction de recherche ; excitée à l'idée de vivre en Allemagne, et en même temps peu enthousiaste à l'idée de galérer de nouveau dans une culture différente et de ne pas maîtriser la langue.
Les premiers mois ont été un peu difficiles ; il a fait froid et gris et il m'a fallu poser mes marques dans un pays où tant de choses étaient différentes, nouvelles, ou difficilement reconnaissables de l'autre côté de la barrière linguistique. Et puis j'ai commencé à m'installer, à rencontrer des gens, à comprendre ce que je faisais au boulot, à parler suffisamment bien allemand pour échanger à l'occasion quelques mots avec mes collègues (nous parlons anglais la plupart du temps) et rejoindre un orchestre amateur, à me sentir chez moi en Baden-Wurttemberg.
En 2011 j'ai voyagé dans six pays différents (sept en comptant deux escales à Copenhague, qui ne comptent pas), amélioré mon allemand, mon suédois, mon portugais et mon espagnol (j'ai déjà re-oublié le suédois et mon portugais se compose majoritairement d'espagnol lamentable avec des « ch » à la place des « s »), fait couper mes cheveux, galéré avec mon estime personnelle puis eu le courage d'écrire ça, exploré des coins de science insoupçonés (de moi), lu un nombre inavouable de bouquins (dont les titres sont encore moins avouables, dans 80% des cas, que leur nombre, car je lis des mauvais romans comme d'autres regardent des mauvaises émissions à la télévision), certains répertoriés sur goodreads, passé plus de temps avec ma famille et mes amis-de-Paris que lors des cinq années précédentes, rencontré des gens chouettes, dit des bêtises au mariage de mon meilleur ami, passé mon mois de décembre à courir partout (en Allemagne, en France et en Espagne), écrit beaucoup de cartes postales à défaut de billets de blog, et brûlé une tarte au potiron.
Bref, 2011 a finalement été bien chouette, et je ne sais comment remercier sans tomber dans la guimauve ceux qui m'ont accompagnée tout ou partie de ce chemin de leurs mots, de leurs hugs même à distance, de leur présence de loumière, de leurs plans foireux (et moins foireux) de dernière minute, de leurs cartes postales, de leurs conversations de gaucho-intellos, de leurs blagues de mauvais goût, de leur rigueur scientifique, de leur musique qui fait du bien aux oreilles, de leur perplexité face à la kulture allemande, de leurs tartes aux pommes et de leurs photos de vacances. En même temps, la guimauve, à faibles doses, c'est pas toujours mauvais, donc gens (vous savez qui vous êtes), je te bisoute.
2012 va roxer des ours polaires, et mes plans sont fort simples : avoir 27 ans, continuer de voyager et de faire de la jolie science bien propre, ne pas mourir d'apoplexie lors des élections présidentielles françaises et/ou américaines, décider de ce que je veux faire quand je serai grande (en 2013 (ou 2014) (vraisemblablement 2014) (mouahaha)). Une belle année à vous qui me lisez encore !