Aujourd'hui question idiote
« Qu'est-ce que tu en penses ? »
J'en pense que tu ne peux pas être sérieux. J'en pense que j'en suis sur le cul. J'en pense que je ne viens pas de passer sept heures à bosser et cinq de plus à musiquer pour trouver dans ma boîte mail des suggestions aussi ridicules.
J'en pense que tu es la victime d'un mélange particulièrement déplaisant d'arrogance, de paresse, et d'un sens des priorités douteux. J'en pense que tu refuses d'admettre que tu es dépassé. J'en pense que tu essaies de sauver la face en racontant n'importe quoi sur un ton suffisant à des gens dont tu espères qu'il ne le remarqueront pas. En fait, je suis à deux doigts d'en penser que tu n'essaierais pas quelque chose d'aussi indécent si les gens en question n'étaient pas des nanas.
J'en pense que tu as le culot d'essayer d'entraîner tes collaborateurs et, pire, des personnes que tu es supposé encadrer, guider, superviser, dans ta mégalomanie. J'en pense que tu es en train de dresser des barrières impardonnables entre ton groupe et le genre de choses solides qu'il veut faire.
J'en pense aussi que je m'en veux énormément d'avoir laissé la situation atteindre ce stade déplorable.
Et j'en pense, malheureusement, que j'ai tout intérêt à ne pas te le dire de façon si crue si je ne veux pas finir avec dans mes roues le genre de bâtons que tu jettes dans celles de ce type qui ose te « répondre ». Bien que je crève d'envie de te dire tout le mépris que j'ai pour les chefaillons qui abusent de leur autorité. Et malgré tout, tu sais quoi ? J'en pense aussi que tu ne m'as encore jamais vue vraiment en colère. Accroche-toi à ton feutre à tableau, mec.