La veille au soir :
Dissoudre 500g de sucre dans un demi-litre d'eau, porter à ébullition. Bien laver trois petites oranges, les couper en rondelles aussi égales que possible, les plonger dans la casserole et baisser le feu.

Travailler sur la reformulation de l'introduction pendant quelques minutes, vous lever pour vérifier que les oranges sont toujours sous l'ébullition (i.e. ça fait quelques petites bulles, pas un gros bouillon), retourner à l'introduction. Répéter pendant deux bonnes heures.

Disposer quelques vieux journaux sous la grille du four. Laver la grille. Sortir les oranges de l'eau et les disposer sur la grille pour les faire sécher.

Le jour-même:
Mélanger un sachet de levure de boulanger avec un petit peu d'eau tiède. (Dans quinze minutes, ça fera du levain.)

Faire la vaisselle du petit-déjeuner.

Sortir le beurre du frigo, mesurer 150g au pif (la plaquette fait 250g, en mettre donc une grosse moitié) dans une petite coupelle.

Battre ensemble 3 œufs et 150g de sucre en poudre. Y ajouter une pincée de sel et une bonne rasade d'eau de fleur d'oranger.

Dans le plus grand bol disponible, verser 500g de farine et faire un puits au centre. Remuer le levain et le verser au centre ; incorporer à la farine autant que faire se peut, reformer un puits et y verser le mélange œufs-sucre-sel-fleur d'oranger. Sortir le lait du frigo, en verser 150ml dans un bol, se rendre compte qu'il faut du lait tiède, passer le lait un coup au micro-onde, vérifier d'un doigt qu'il n'est pas trop chaud (en se disant que ce serait commode d'avoir un thermomètre pour vérifier qu'il est à moins de 35°C). Pétrir en incorporant peu à peu le lait.

Après avoir incorporé les 150ml de lait, se rendre compte que la pâte est encore loin d'être homogène (les deux-tiers commencent à ressembler à un pâton, le dernier tiers est en miettes au font du bol). Faire chauffer une rasade de lait de plus, l'incorporer, arriver à un truc qui s'effrite dès qu'on le regarde. Ajouter une bonne rasade d'eau tiède en se demandant pourquoi il faut toujours plus de liquide que dans la recette.

Couper le beurre maintenant ramolli en morceaux (plus ou moins), les incorporer à la pâte en pétrissant avec brio.

Se laver les mains, en profiter pour nettoyer la porte du micro-onde et la bouteille de lait, vérifier la recette sur Internet et en profiter pour répondre à un mail urgent concernant l'article.

Retourner à la pâte et la pétrir pendant 15min de plus, histoire que la frustration liée au mail sus-nommée serve à quelque chose.

Sortir les oranges confites du four, l'allumer quelques minutes à basse température. Éteindre le four, recouvrir la pâte d'un torchon, et la mettre dans le four au chaud (mais pas trop) et à l'abri des courants d'air. Ajouter un bol d'eau chauffé au micro-onde pour faire des conditions humides.

Admirer les oranges confites.

orangesconfites

Retourner à l'ordinateur et essayer de trouver une interprétation des résultats plus positive que « globalement, ça marche pas si pire ».

Faire la vaisselle.

Déjeuner.

Zester une orange et réserver le reste dans une coupelle. Manger l'orange en dessert.

Échanger des mails avec les co-auteurs.

Lorsque trois heures se sont écoulées depuis que la pâte est au chaud et à l'abri des courants d'air, lui jeter un œil. Elle a bien levé ! S'en réjouir sur Twitter.

Sélectionner les tranches d'orange les moins présentable et les découper en petits morceaux. Faire de même avec environ 100g de gingembre confit (directement issu d'un sachet). Sortir la pâte de son four éteint, y incorporer les fruits confits et le zeste d'orange, pétrir pendant quelques minutes. Couvrir la plaque du four d'une feuille de papier cuisson, batailler pendant dix minutes pour former un truc qui ressemble à une couronne avec la pâte et la disposer sur la plaque.

Rallumer le four quelques minutes à basse température. L'éteindre, y mettre la couronne, retourner bosser.

Après une heure, sortir la couronne du four. Le faire chauffer à 150°C. Délayer un jaune d'œuf (oui, dans du lait) et en recouvrir la couronne. Enfourner.

Appeler un ami aux Stazunis. Après 35 minutes à discuter, trouver que ça sent vraiment bon la brioche, se précipiter vers le four, et réaliser qu'elle a effectivement bien cuit... voire un peu trop. Sortir la brioche du four. Admettre qu'elle est un peu plus que dorée sur le dessus et étrangement plate comme si quelqu'un s'était assis dessus.

Après avoir raccroché, décorer avec les tranches d'orange restantes (les moins moches, donc).

Prendre douze photos de l'œuvre, dont huit floues et trois avec un angle vraiment bizarre. Poster celle qui reste sur Facebook et Twitter et l'envoyer à sa maman.

brioche

Une fois la brioche refroidie, essayer de la mettre dans la boîte à gâteau Deutsche Qualität. Se rendre compte que la brioche est trop grande et l'envelopper tant bien que mal de quelques feuilles de papier cuisson et d'un sac poubelle (propre, on est pas des chiens).

Le lendemain :
Se trimballer la brioche dans le bus. Annoncer fièrement aux collègues que c'est votre anniversaire et qu'il y a de la brioche dans la cuisine. Bosser.

A 11h, s'accorder une pause pour faire un thé et goûter la brioche.

Découvrir avec joie et stupéfaction qu'elle a assez goût de pogne Nivon. Regretter de ne pas avoir mis de gingembre en poudre dans la pâte avec le zeste d'orange.

Retourner bosser jusqu'à 19h (avec une pause repas de 30 minutes). Rentrer. Bosser de nouveau jusqu'à 22h. Passer ensuite une heure à avoir une conversation ridicule avec les co-auteurs. Se coucher.

Le surlendemain :
Se réveiller à 5h30 en stressant sur le papier. Se lever, faire un café, répondre aux mails nocturnes des co-auteurs, s'accorder avec eux sur une stratégie finale de présentation des résultats, se doucher. Boire un peu de café en fignolant l'article. Verser le reste du café dans une thermos Moumine. Admirer la thermos en attendant le bus. Relire les deux premières sections de l'article dans le bus, puis abandonner quand il devient trop bondé. Se souvenir que c'est aussi pour ça que c'est une mauvaise idée de venir si tôt au bureau.

Quelques heures et péripéties et une réunion sur un tout autre sujet avec Padawan plus tard, uploader la version définitive de l'article sur le site de la conférence. Prétendre qu'on est encore la veille et que c'est toujours votre anniversaire. Fêter ça avec les collègues en même temps que l'envoi de l'article, avec un prosecco-cassis sur fond de Kings of Convenience dans le plus chouette Kneipe du coin.

Inspiration : Gâteau des Rois de Gustave et Oranges et citrons confits de Chef Simon.