(1) Le manque de reconnaissance de la diversité des structures familiales, au-delà du couple hétérosexuel mais aussi de l'homoparentalité, est une des raisons pour lesquelles je suis contre le mariage. Ça va de pair avec mon inclinaison naturelle à me méfier des choses qui sont, point barre (comme « les Marchés » et « la Société ») : quand Patrick Ollier parle du « traumatisme de toucher au mariage », quand tous ces braves manifestants expliquent que si les homosexuels ont le droit de se marier, leur mariage à eux sera dévalué (mais oui ! Remarque je peux comprendre : chaque fois que ces gens-là ouvrent la bouche, ça dévalue ma nationalité française à moi), ça m'incite surtout à me méfier d'une institution aussi sacro-sainte.

Enfin bon, Rome ne s'est pas construite en un jour, à chaque jour suffit sa peine, etc, et tant qu'on est pas prêts à réformer radicalement la notion de mariage, je préfère encore que les homosexuels aussi puissent avoir le choix de ne pas en passer par là.

(2) Quand on se base sur la différence des genres[1] pour expliquer pourquoi la famille homoparentale, c'est Mal (et franchement, sur quoi d'autre se base-t-on ?), parce qu'un enfant a besoin d'un papa autoritaire (de sexe masculin donc, et pas une tapette) et d'une maman douce et maternante (de sexe féminin, donc, et pas gouine) pour se construire, on est à deux doigts de me dire que nécessairement, je ne suis pas aussi forte en maths qu'un mec / que si j'étais en couple, je n'aurais plus besoin de faire les réparations moi-même dans mon appartement / que quand même je suis gentille et jolie comment ça se fait que je me trouve pas un gentil mari il faut y mettre un peu de volonté. Bref, je trouve ça difficile, de croire à l'égalité des sexes mais d'être contre l'homoparentalité. Et les gens qui ne croient pas à l'égalité des sexes, en dehors du fait qu'ils ne savent pas ce qu'ils perdent comme occasions d'être mieux dans leur peau, je ne leur fais pas confiance une seconde.

(3) Les familles homoparentales existent déjà. Les enfants élevés par deux personnes du même sexe existent déjà. Que vous le vouliez ou non. Car bizarrement, les gens n'attendent pas votre approbation pour conduire la vie qu'ils veulent et se mêler de leur cul.

(4) Tenir aux convenances et à la normalité est une excellente méthode pour se retrouver avec des squelettes plein ses placards. Expliquer à ses enfants qu'on est un monsieur amoureux d'un autre monsieur et que, non, ils ne sont pas nos enfants biologiques à tous les deux, mais ça ne change rien au fait qu'on les aime, moins, en fait.

(5) « Manifestation pour tous », c'est tellement faux, hypocrite, et violemment con comme nom que ça me fait même pas rigoler. Connards.

Et pour finir :

I'm an ally Je suis un(e) allié(e). Je ne suis pas gay, lesbienne, bisexuel(le), transgenre, pansexuel(le), intersexue ou asexué(e) asexuel(le). C'est juste que votre vie sexuelle ne pourrait pas moins m'intéresser. (Et aussi, je soutiens l'idée folle que nous sommes tous égaux en droits.)

Notes

[1] qui est bien évidemment amalgamée avec la différence des sexes, mais que veux-tu, j'ai été endoctrinée par ces mal-baisées de féministes américaines et je suis convaincue que ce n'est pas pareil.