Il n'est pas surprenant que mon corps se rebelle après une longue semaine de travail intense, conclue en point d'orgue par l'envoi peu après minuit de la dernière version de notre article, dur labeur à quatre têtes à travers huit fuseaux horaires. Le réveil, après six pauvres heures d'un sommeil chaotique entrecoupé de moments de demi-sommeil dans lesquels mon cerveau tentait de déconstruire l'argument de la Section 4.2 ou de trouver une nouvelle application qui démontrerait toute la brillance de notre méthode, fut difficile. Après tout ce temps passé à m'accrocher à l'espoir de la journée grandiose que serait celle d'après la fatidique date limite, me trouver ce matin avec toute l'énergie d'une serpillière humide et un régiment de percussionnistes roulant des tambours contre mon crâne dans un appartement crasseux a manqué de me précipiter dans les sables mouvants de l’apitoiement sur ma misérable existence. Heureusement, un CD de boogie dédicacé par les copains qui l'ont enregistré, deux tasses du fabuleux thé russe offert par une amie et quelques échanges de badineries sur la Grande Toile Mondiale ont suffit à me ramener sur le rivage de ces syrtes-là.

Obsolètes à prise rapide, sur une idée de Franck, collectés ici par le même. Le 16 février : syrtes.