C'est pourquoi quand tu reçois un mail d'un collègue de Suisse qui te demande « hey, tu veux pas venir donner un séminaire en juillet-août, j'aimerais bien parler boutique avec toi et aussi c'est le bon moment pour faire plouf dans le lac », tu t'empresses de répondre oui avec enthousiasme et de convaincre un ami (pro-tip : mentionne le mot « lac ») de venir passer le week-end dans le coin avec toi. (Bon, par expérience, tu aurais dit oui de toute façon. C'est le virus des voyages, c'est comme ça, tu n'as pas encore déménagé que tu te demandes quand est-ce que ça va être raisonnablement possible, d'organiser 4-5 semaines en Australie pour aller bosser avec des gens bien et faire du tourisme.)

Et c'est ainsi que tu te trouves donc en mesure de faire un certain nombre d'observations, tout à fait objectives, pas du tout éhontées, fruits d'une étude sociologique aboutie (penses-tu ! Je suis restée quatre jours !), à propos de la Suisse. En Suisse...

  • comme dans ma ville natale, les automobilistes s'arrêtent si tu penses seulement à traverser la route (d'ailleurs, y a Raph qui le dit beaucoup mieux que moi ;
  • les gens ne pensent qu'à leurs fesses dans les transports en commun : ils ne laissent pas descendre avant de monter dans la rame[1], ils restent devant au lieu de faire de la place en se poussant vers le font de la voiture, ils ne laissent pas leur place aux vielles dames pliées en deux, ils parlent fort ou écoutent de la musique sans écouteurs dans le train ;
  • il y a des montagnes autour des lacs, mais comme soit il fait chaud et il y a du brouillard, soit il pleut et il y a du brouillard, on ne les voit pas bien ;

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Elles sont pas belles, mes montagnes ?

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Et là, non, on les voit pas bien ?
  • tout coûte beaucoup trop cher (j'ai fait demi-tour devant une expo après avoir vu le prix du billet d'entrée. C'était une expo Miró. Regarde les murs de ce blog et rends-toi compte.) ;
  • on craint plus les voleurs qu'en Allemagne (ferme ta porte en sortant du bureau !) mais moins qu'à Marseille (y en a pour dix minutes, pas la peine de fermer à clé) ;
  • on dit quittance, nonante, septante, cornet (pour un sac en plastique, je veux dire, pas pour les frites, ne confondons pas avec la Belgie), à choix ;
  • le métro peut être en pente ;

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Voilà
  • il y a des Mc Flurry Toblerone et Ovomaltine (d'après la pub dans le métro) ;
  • il y a des billets de 1000 CHF (883 EUR) (mais je n'en ai pas vu en vrai) ;
  • y a grave matière à choc culturel ;

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Un Heidi Shop. Mkay.
  • on met les antiquités dans les musées d'art contemporain ;

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Enfin moi j'aime bien, hein.
  • les vaches sont une sorte de fierté nationale ;
  • on ne boit que du Nescafé Nespresso[2] ;
  • toutes les compétences en allemand classique du monde ne t'aideront pas à comprendre le suisse allemand (d'ailleurs je me permets de te faire remarquer qu'il y a plusieurs suisses allemands, et que non seulement tu ne comprends pas plus les gens à Berne qu'à Zurich, mais en plus tu ne les comprends pas différemment). Par chance ces gens peuvent aussi parler, sous la contrainte (et potentiellement la menace d'une arme à feu) l'allemand classique. (Mais si tu crois que les annonces dans le train vont être en allemand classique, tu te mets le doigt dans l'œil jusqu'à l'omoplate.)

Bon mais c'est joli quand même hein.

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Agade le lac.

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Spamal quand ça s'arrête de pleuvoir.

Notes

[1] Cher monsieur qui s'est pris ma valise dans le tibia en voulant à tout prix monter dans un train avant que j'en sois descendue : je me suis excusée par réflexe, mais en fait, je suis pas désolée, tu l'as bien mérité, ton bleu.

[2] On me fait charitablement remarquer que je confonds mes Ness; sorry, George.