appartement parisien Emménagement prévu courant novembre.

Paris était superbe, baignée d'une magnifique lumière de fin d'été et recommençant lentement à s'animer après les congés. Je l'ai arpentée en long, en large et en travers, à la recherche du petit deux-pièces de mes rêves (désormais plus que comblés) et des meubles pour l'aménager, ou tout simplement pour profiter du beau temps et flâner un peu.

Un quartier calme mais vivant, pas touristique pour deux sous, à une demi-heure de trajet de mon futur travaillement (en passant devant une demi-douzaine de boulangeries et une fromagerie pour arriver au métro) ; un quatrième étage sans ascenseur, certes, mais entre deux cours, fenêtres à l'ouest, beau parquet un peu abîmé par endroits mais dont je suis un petit peu amoureuse. « Pas de tapis dans la pièce principale », ai-je déclaré à un ami qui a aussitôt acquiescé : ce serait criminel.

Et je n'ai même pas rigolé en m'engageant à entretenir l'appartement « en bon père de famille »[1].

J'ai aussi réussi à aller voir l'exposition de la Pinacothèque sur Tamara de Lempicka. Elle devait être insupportable mais je crois que je l'aurais bien aimée quand même. Ses nus féminins en particulier m'ont laissé une impression durable ; c'est tellement rare et... différent, des femmes peintes par une femme. Un réel abandon naturel dans ces courbes épurées. « C'est quoi, le contraire de mièvre ? » a demandé l'une d'entre nous.

Retour en France, retour à la famille, je me suis jointe au repas de Roch Hachana : séder un chouïa naouak, kiddouche marmonné en vitesse avant que quelqu'un ne se rende compte que le texte était plus qu'approximatif, ma grand-mère qui explique à un arrière-petit-fils que la kippa, c'est parce que papi perd ses cheveux, et tout un tas de choses délicieuses à manger, my kind of judaïsme donc.

J'ai aussi eu la joie d'aller voir un médecin pour un certificat médical. Erreur, ce n'était pas celui que je connaissais mais un de ses confrères du même cabinet. « Et qu'est-ce qu'une petite dame comme vous vient faire dans cette grande institution ? » m'a-t-il demandé entre deux coups de téléphone. De l'enseignement et de la recherche. Connard. Mais viens faire pipi sur ma joie de revenir à Paris, mec, vas-y, te gêne pas. J'aurais dû prendre le numéro de la dame qui m'a interpellée quelques jours plus tard d'un « Monsieur ! Vous êtes entrée dans les toilettes des femmes ! »[2] pour lui, ils auraient eu de belles conversations.

Dernière ligne droite en Germanie, donc. Les choses à faire avant de partir s'accumulent, qu'il s'agisse de travail (où l'on essaie, à raison je suppose, de bénéficier un maximum de mes compétences avant mon départ), de joyeusetés administratives (il serait ballot d'oublier de démissionner) ou de sorties (tu n'imagines pas le nombre de verres que j'ai déjà bus « avant que tu ne partes »)[3]. Les projets de voyages aussi : de la Germanie vers Paris pour ceux qui restent, bien sûr ; de moi vers la Germanie, certainement, pour voir la pièce d'untel ou la soutenance de thèse d'une autre ; et puis des deux vers Amsterdam ou l'Italie, croisez les doigts.

Notes

[1] Ma maman, très déçue, m'informe avoir à l'époque signé « en bon père de famille bourgeoise », je déplore amèrement cette baisse des standards.

[2] J'ai le capillaire court et la silhouette que Harpo Marx mime pour parler de femmes : c'est vrai que j'ai une présentation particulièrement ambiguë.

[3] On essaie même de me faire croire que j'avais accepté de regarder un film de Bollywood qui dure cinq heures (« mais si tu sais, celui qui raconte un triangle amoureux »), alors que bon, même pour un billet de blog et l'excellent curry de l'hôte, permets-moi d'en douter.