Opération PDP #4
Envisageant de faire imprimer des t-shirts « Science sans musique n'est que ruine de l'âme » (mon Science+Music=Sexy commence à mal vieillir), je suis re-re-retournée à la Philharmonie.
Malgré les prévisions d'orage, il ne pleuvait pas. J'aurais dû me méfier.
Look, ma, no rain.
J'avais décidé de tester l'arrière-scène.
Malheureusement, j'avais aussi décidé quelques jours auparavant d'ignorer les bulletins allergo-polliniques avant d'aller baguenauder dans les parcs parisiens, légèreté que j'eus rapidement à payer d'une sinusite carabinée. Or si je m'inquiétais sur le chemin de la porte de Pantin d'avoir à me moucher pendant le concert, j'aurais mieux fait d'étudier le problème dans la globalité de son système ORL et de me préoccuper plus particulièrement du O. Une récente répétition d'orchestre aurait dû me mettre la puce à l'oreille (justement) : mon acuité auditive était en train de salement morfler.
Est-ce donc l'arrière-scène ou la réaction de mon système immunitaire face à une attaque sauvage de graminées ? Je ne saurais le dire, mais le violoncelle sonnait un peu plat ; les bois formaient une bouillie sonore ; et les pizzicati ne passaient pas. Le bref discours de remerciement d'Emmanuel Krivine encore moins. Par contre, le gosse à trois sièges de moi qui jouait avec ses chaussures et tchatchait avec sa mère, lui, c'est bon, je l'ai vachement bien entendu.
J'ai malgré tout savouré (et pas qu'un peu) l'élégante direction de Krivine, tantôt à la baguette, tantôt de la main et des doigts. J'ai beau savoir comment ça marche, je continue de trouver fascinant de voir la musique naître de la baguette du chef d'orchestre et suivre ses mouvements comme s'il jouait seul d'un immense instrument.
On voit plutôt bien le chef d'ici.
J'ai apprécié aussi, largement, l'exécution d'Alisa Weileirstein dans le Concerto pour Violoncelle et Orchestre d'Antonin Dvorák (que le programme nous décrivait comme « un altiste tout à fait honorable », pour ma plus grande hilarité). J'ai même eu un peu la chair de poule pendant son bis.
À dire vrai je commençais à fatiguer (et à sérieusement me lasser de mon ouïe défaillante) pour la Symphonie n°1 de Brahms ; j'en salue néanmoins l'interprétation énergique de Krivine, à laquelle l'Orchestre de Paris s'est prêté avec brio.
Pour finir, une mention spéciale au joueur de triangle venu ce soir-la, pour autant que j'aie pu en juger, pour le grand total de deux interventions dans le dernier mouvement de Dvorák.
C'est toujours aussi joli, ici, en tout cas.