American Rhapsody
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mercredi 5 août 2015
in Stormy Weather

Pièce en trois actes

Acte I

Scène 1. Chez ma gynécologue. J'explique que je viens pour parler de contraception. Elle sourit. Je me suis un peu renseignée, et j'envisage un dispositif intra-utérin. Son sourire se fige.

« C'est que vous comprenez, c'est peut-être un peu tôt... et on n'en pose qu'aux femmes dans une relation monogame stable... parce que vous comprenez... ça augmente le risque d'infection, alors si on change de partenaire... »

Ah.

Je me sens dans une relation monogame stable, mais apparemment mon ressenti n'est pas suffisant, ou je l'exprime mal.

J'envisage d'expliquer que, meuf, je suis tellement monogame que j'ai plutôt l'habitude d'être nulligame, mais quelque chose me dit que ça ne va pas servir ma cause.

« Je préfère vous prescrire un contraceptif oral... et qu'on refasse le point dans six mois. »

Ah. D'accord. Je crois.

Je repars l'oreille basse, mes ordonnances au fond de mon sac.

Scène 2. Au téléphone. « ... mais tu vois, elle m'a forcé la main... la pilule, c'était bien quand j'avais dix-huit ans, mais là, ça fait des années que j'ai décidé que je n'en voulais plus, et je me souviens de mon sentiment de libération quand j'ai jeté la dernière plaquette... les effets secondaires, quand même, de la prise de poids à la baisse de libido en passant par l'acné, la liste est longue comme mon bras, j'ai un peu peur d'en avoir au moins un... et puis c'est pas toi qui va devoir te souvenir de prendre un médicament tous les soirs à la même heure, c'est pas une contrainte que j'avais envisagée, j'en voulais plus, moi, de ça... »

Acte II

Je prends doctement ma pilule. Après une ou deux semaines, j'arrête même de râler dans mon for intérieur.

Acte III_

Chez le médecin. « Je suis venue vous voir parce que je me sens déprimée. Je pleure pour un rien, je suis très irritable, je n'ai envie de rien faire, je n'arrive pas à me motiver, j'appréhende les interactions sociales, je me sens très fatiguée. »

Le médecin fait un point. Travail, famille, relation sentimentales... Tout va bien.

— « D'ailleurs, je me demandais si ça pouvait être lié à ma contraception... »
— « Oh je vais vous arrêter tout de suite, pas la peine de chercher plus loin. Enfin, bien sûr, vous avez le droit d'avoir d'autres raisons d'être déprimée, hein, mais là, c'est un grand classique. »

Épilogue

À venir, mais en attendant, j'arrête cette pilule et j'en veux un chouïa à ma gynéco.

Morale : La pilule, c'est une invention formidable pour plein de raisons, mais il n'en reste pas moins que les hormones, c'est pas mal compliqué.

À titre informatif : Ma doc s'attend à un rétablissement complet en 5 à 10 jours, et me précise que rien n'indique qu'un autre contraceptif oral me fasse le même effet et que ça vaut tout à fait le coup d'en tester d'autres.

jeudi 14 mai 2015
in 'S Wonderful

Opération PDP #4

Envisageant de faire imprimer des t-shirts « Science sans musique n'est que ruine de l'âme » (mon Science+Music=Sexy commence à mal vieillir), je suis re-re-retournée à la Philharmonie.

Malgré les prévisions d'orage, il ne pleuvait pas. J'aurais dû me méfier.

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dimanche 26 avril 2015
in 'S Wonderful

Opération PDP #3

Ce printemps se plaçant sérieusement sous le signe Science+Music, je suis retournée à la Philharmonie.

Il pleuvait des cordes, habitude qui commence en toute franchise à devenir un peu lassante.

Néanmoins, on fait difficilement plus efficace qu'un concert du New York Philharmonic pour transformer radicalement un dimanche pluvieux d'avril jusqu'alors principalement consacré à monter en toute urgence un dossier de demande de financement de thèse. Même quand on a les orteils qui font floc-floc dans ses chaussettes humides. (Je tiens à préciser à mes généreux mécènes que j'ai recollé fort efficacement mes chaussures, mais que j'ai oublié de les réimpéerméabiliser.)

Au programme, sous la direction d'Alan Gilbert : Petrouchka d'Igor Stravinski ; Jeux de Claude Debussy ; et la suite orchestrale du Mandarin merveilleux de Béla Bartók. Il est possible que j'aie légèrement bavé sur le programme en l'ouvrant.

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dimanche 19 avril 2015

Opération PDP #2

Serrant dans ma main tremblante les bons de réduction offerts par mes mécènes sanguinaires, encouragée par cette première expérience à la Philharmonie, je pris bientôt des billets pour d'autres concerts. Beaucoup d'autres concerts.

À commencer par, dimanche 29 mars 2015, un concert de l'Orchestre d'Auvergne, sous la direction de Roberto Forés Veses, avec Romain Guyot à la clarinette, intitulé Tradition Klezmer.

Encore une fois, il pleuvait.

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samedi 14 mars 2015
in Salt Peanuts

Achetague la pasión : une archive

Tu n'as pas oublié, j'espère, gens du Ternet, que Pétronille & Eugénie pleurent des larmes de sang sur leur exemplaire de Cinquante nuances de Cricri Gris pour éviter à la foule de leurs auditeurs (quasi) hebdomadaires d'avoir à le faire.

Dans ce billet que je mettrai à jour au fur et à mesure (un peu comme du live-blogging. Tu te souviens de l'époque ou le live-tweet n'avait pas encore remplacé le live-blog ?) tu trouveras les liens vers l'ensemble des épisodes. For your listening pleasure.

Piqûre de rappel : Ça se passe le mardi à 19h dans Je m'ennuie bien.

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mardi 3 mars 2015
in 'S Wonderful

Opération PDP #1

Toi qui me lis, tu n'es certainement pas sans ignorer qu'Internet n'existe pas vraiment, que tout ce qui s'y passe y est virtuel, que la réalité y est alternative et que tout le monde, comme indiqué par un célèbre dessin du New Yorker, y est un chien.

C'est un monde cruel et impitoyable, peuplé majoritairement d'individus psychopathes et de tueurs en série. (Et de chiens, bien sûr.)

Pour preuve, neuf des utilisateurs de cet outil du diable, dont cinq que je n'avais jamais rencontrés en personne (et on se demande comment je suis encore en vie pour parler des quatre autres, qui ne m'ont ni égorgée, ni violée dans une ruelle sombre, ni massacrée à la tronçonneuse), ont comploté ensemble pour m'offrir, en l'honneur de mes trente ans, de quoi aller assister à quelques concerts de la toute nouvelle Philharmonie de Paris. Je te livre immédiatement leurs noms, que leurs chemins soient couverts de pétales de rose : il s'agit, par ordre vaguement alphabétique, de Anita (@tellinestory), Sacrip'Anne (@SacripAnne), Franck (@franckpaul), Gilda (@gilda_f), Gilsoub (@Gilsoub), Kozlika (@Kozlika), Noé (@noecendrier), Otir (@Otir), et (last but not least puis qu'il fut l'instigateur de cette opération ultra-secrète), Pablo (@PabloNSN).

Très touchée par leur attention, j'ai promis à mes joyeux mécènes de leur écrire un billet pour chacun des concerts auxquels j'assisterais grâce à leur générosité.

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mardi 10 février 2015
in Salt Peanuts

Cinquante nuances de consternation

Gens de l'Internet,

Tu n'es pas sans ignorer que Madame Eugénie (c'est moi) et Pétronille du Beulogue (c'est elle) lisent pour l'excellente émission radiophonique Je m'ennuie bien (c'est ) le tristement célèbre Cinquante nuances de Grey (c'est... non, ignore, faisons semblant que ça n'existe pas).

Tiens, j't'en avais parlé , déjà.

Il y a actuellement neuf épisodes, de quelques minutes à chaque fois, (que tu peux retrouver sur le site de l'émission).

Je ne te cache pas que c'est un chouïa le bordel.

En neuf épisodes, on a réussi à arriver à la rencontre des deux protagonistes principaux. Autrement dit, de mémoire, à la page 12. Sur plusieurs centaines. On va s'organiser, hein. Au moins suffisamment pour ne pas finir par vous lire l'intégralité de l'ouvrage. Parce qu'à raison de trois minutes par semaine, on sera mariées avec des gosses avant d'avoir fini (non). Pour l'instant, disons qu'on découvre ensemble. Histoire de poser les bases.

Je ne te cache pas non plus que ce n'est pas facile.

Moi, je ne sais pas trop comment je me suis laissée entraîner dans cette galère. J'ai fourni le bouquin (qui a été offert à ma mère, qui a failli le brûler au bout de cent pages mais c'était trop d'efforts pour une telle bouse), et c'est à peu près tout. Heureusement Pétronille bosse, elle. (D'ailleurs, la dernière fois que je suis passée chez elle, y avait le bouquin à sa bonne et due place : dans les chiottes.) Un coup de temps en temps je me pointe et on enregistre des trucs.

Principalement ma perplexité. Et ma consternation. Alternativement. Ou simultanément, d'ailleurs.

C'est mal écrit. On aurait pu y survivre. C'est vraiment très mal écrit. On se demande sans cesse si c'est la traductrice (mais à sa place, j'aurais moi aussi jeté l'éponge, de préférence dans une bouteille de cognac) ou l'original. Il paraît que comme ça avait tellement de succès brut de décoffrage sur le Ternet Mondial, ça n'a pas été édité. Je pense plutôt qu'il n'y a pas d'éditeur assez bien payé sur cette planète pour se coltiner la tâche.

C'est révoltant. Non pas les scènes de cul, parce que le cul, pour l'instant, moi j'ai encore rien vu (instant anecdote : tout à l'heure, dans la rue, un chevelu crie dans son téléphone « Les scènes de cul, les scènes de cul, tout le monde me parle que des scènes de cul, mais j'y suis pas arrivé, moi, aux scènes de cul ! J'ai lâché l'affaire avant ! » You and me both, baby.). Mais le fait que je sois censée, moi, lectrice, m'identifier à une narratrice aussi peu inspirante qu'Anastasia Steele, une femme qui a tellement peu d'estime de soi et se fait tellement marcher sur les pieds (dans le meilleur des cas) qu'on dirait une caricature. Et le fait que je sois censée, moi, lectrice, tomber raide dingue de Cricri Grey qui, de ce que j'en ai vu jusqu'à présent, est un connard veule et fini. Je te donnerais bien des détails pour appuyer mes dires, mais je ne voudrais pas te spoiler les chroniques. Mais laisse-moi te dire, j'ai été dans une relation abusive, il y a longtemps, et je trouve pas ça cute du tout, cette dynamique.

C'est chiant. Parce que côté intrigue, pour l'instant, c'est pas exactement Rocambole, en termes de rebondissements.

C'est donc dur, c'est très dur, et le premier qui pense that's what she said se trompe lourdement, hélas. Mais putain, qu'est-ce qu'on rigole (un peu jaune parfois) ! Et nous poursuivons donc, dans la bonne humeur, copieusement arrosées de thé et/ou l'alcool, notre pénible ouvrage : lire 50 Nuances de Grey pour que tu n'aies pas à le faire. Rendez-vous donc tous les mardis sur Je m'ennuie bien entre 19h et 20h, sur les Vendredi-kiki du Beulogue qui sont parfois le mercredi parce que c'est l'ANARQUIE, cet empire, et sur Twitter où on se souvient parfois d'achetaguer #RrrRrouuuu (ou une variante, parce qu'on est hyper douées en marketing) voire #50nuances.

Par contre, ne comptez pas sur nous pour aller voir le film.

mercredi 4 février 2015
in Stormy Weather

Je trouve que ce pays n'est pas très bien rangé

Je commence à me convaincre de l'existence d'un puissant lobby anti-commerce-en-ligne qui œuvre dans l'ombre des services de livraison français.

Soit ça, soit ils sont tous incompétents.

Ça fait à peine plus d'un an que je suis revenue en France.

Je commande beaucoup moins sur Internet que quand j'habitais en Allemagne (où cela m'évitait de devoir parler allemand) ou aux États-Unis (où cela m'évitait de me taper trois heures de bus pour faire cinq kilomètres ou de demander à quelqu'un de me conduire en voiture).

J'ai la chance (sauf en ce moment) d'habiter dans un immeuble où la gardienne peut réceptionner mes colis.

Tout devrait bien se passer.

(Prenez bonne note de ma naïveté.)

Mondial Relay, le point relais que j'ai choisi étant fermé, a décidé unilatéralement de me livrer dans un autre point relais à une demi-heure en transports de chez moi. Deux fois.

J'ai eu au taf un incroyable mélo avec le transporteur de Dell (dont nous sommes un gros client), qui est venu, puis reparti, puis a dit (après premier coup de fil) qu'il revenait le lendemain, puis n'a pas réapparu, puis a dit (après deuxième coup de fil) qu'il revenait le mercredi, puis n'a pas réapparu, puis a dit (après troisième coup de fil) qu'il revenait la semaine prochaine, avant de finir par nous livrer trois semaines après la date initialement prévue.

J'ai reçu de multiples avis de passage dans ma boîte aux lettres m'informant que mon colis m'attendait au bureau de poste A alors qu'il était au bureau de poste B, ou inversement.

J'ai un jour découvert par hasard qu'un colis m'attendait au bureau de poste.

Hier Chronopost m'a envoyé un email pour me proposer de me faire livrer ailleurs qu'à mon domicile ; j'ai choisi mon bureau de poste. Aujourd'hui Chronopost a essayé de me livrer chez moi, s'est plaint de ne pas m'y avoir trouvée, m'a proposé de reprogrammer ma livraison mais uniquement à mon domicile. Il a fallu que j'appelle (et que j'essaie de ne pas crier sur le pauvre gars du centre d'appel dont ce n'était certainement pas la faute) pour qu'on me propose de me livrer demain à mon bureau de poste. Affaire à suivre.

Pas un seul des 4-5 colis que j'ai envoyés par la Poste n'est arrivé à destination (France, Allemagne, ou États-Unis) dans les délais indiqués.

Dans le sud, ma maman a dû aller chercher de multiples colis au bureau de poste parce que l'adresse ne mentionnait pas son numéro de bâtiment (dans une résidence où il y a un gardien, et où les lettres arrivent sans problème même sans numéro de bâtiment).

Les colis (pour de multiples transporteurs) mettent facilement deux semaines de plus que prévu à être acheminés en décembre, sans que personne ne te prévienne que ça risque d'être le cas.

J'ai comme le sentiment que c'est pas très bien organisé, cette affaire.

vendredi 9 janvier 2015
in Stormy Weather

Je venais d'avoir trente ans

Je venais d'avoir trente ans. Il était neuf heures du matin, je poussais la porte du bâtiment où j'allais passer la journée à diffuser libéralement la connaissance (aux onze étudiants sur vingt-quatre qui avaient daigné trainer leurs fesses jusqu'à ma salle de classe), un bâtiment dans lequel il y avait du chaud, du sec, du café. J'ai coupé la sonnerie de mon téléphone.

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lundi 22 décembre 2014
in Stormy Weather

Le voyage groupé

Pour paraphraser l'Impératrice, la personne qui a créé mon voyage guidé doit aller en enfer en RER C, un jour de grève, avec une classe de CE2 italiens qui ont tous les oreillons, sur une version au tuba-dans-tes-oreilles du best-of de Justin Bieber.

Et éventuellement pendue par les tripes.

Mais je médis. Car mon voyage guidé, dont la description contenait les mots-clés « charme », « culture » et « tradition » contenait effectivement les trois. Le charme du foutage de gueule, la culture de l'arnaque, la tradition de se moquer du touriste dès qu'il débarque avec ses sandales, son appareil photo en bandoulière et son sac sur le dos.

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Je lis

Surtout des polars. À l'occasion, des romans de fantasy loufoque, du théâtre, de la littérature chinoise traduite en italien (j'ai des amis formidables), des vrais livres bien écrits.

J'écoute

of Montreal, Caravan Palace, the Ditty Bops, Dango Reinhardt, the National, Minor Majority, Léo Ferré, Beethoven, Sonny Rollins, Laura Marling, Erlend Øye, Hjaltalin, Sufjan Stevens, Yuri Bashmet. Entre (nombreux) autres.

Je suis

occupée ouh là beaucoup très très, enchantée par Oscar Wilde (One should always be a little improbable), vaguement improbable, toujours aussi liberté, égalité, schtroumph 1er (merci Plantu).

Pensée profonde

"Partir, c'est mourir un peu. Mais mourir, c'est partir beaucoup."
[Alphonse Allais]

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