Et une intraveineuse pour la 4, une !
Je me croyais, naïvement, plutôt occupée ces derniers temps. C'était avant que je ne comprenne ce que les neuf semaines à venir me réservent.
D'abord, il y a les incontournables. Les cours de chimie organique, ceux dans lesquels je côtoie des gamins de même pas vingt ans qui me font désespérer de l'avenir de la race humaine par amphithéâtres entiers. Qu'on se rassure, ils sont loin d'être les seuls ; n'empêche qu'entre les conversations entre copines, les cours entiers passés sur Facebook ou à envoyer des SMS, et le niveau d'irresponsabilité ambiante, le nombre de regards incrédules que j'échange avec mon compagnon d'infortune est fort élevé. Les deux séminaires hebdomadaires (un général, un plus ciblé), auxquels s'ajoutent trois heures chaque mercredi matin passées à discuter enseignement. La réunion de labo hebdomadaire. Le club de tango argentin, aussi, dont je peux difficilement me désengager maintenant que j'en suis directrice artistique, directora artística, pardon, quitte à jouer du pipeau, autant y aller à fond et en espagnol, et puis est-ce que j'ai l'air d'avoir envie d'arrêter de danser ? (Le swing est un peu en suspens en ce moment, le cours pour débutants m'ennuie dans ses débuts et tout le monde est occupé à autre chose que d'aller danser, surtout le gars qui est en conférence à Hawaï, l'ordure.)
On ajoute Projet Numbère Ouane, celui pour lequel je prends les cours de chimie organique sus-nommés, et qu'on a présenté chez les Mormons. Chaud fumant, le projet, je l'aime d'amour, et il est tellement ambitieux et général que je peux le vendre à ma grand-mère. Et il repose majoritairement sur les solides épaules de mon voisin de bureau (tu le verrais dans son cours de kung-fu, tu ne dirais pas de mal sur la solidité de ses épaules), qui soutient fin mai. Avec le mec du bureau d'à côté, nous avons donc neufs semaines pour pousser le projet dans ses derniers recoins et essorer le cerveau du futur diplômé afin d'obtenir toutes les informations nécessaires à la poursuite dudit projet.
Par là-dessus, on dépoussière Projet Numbère Twou, celui qui dormait tranquillement dans un tiroir avant que je ne commence à l'étaler sur un poster que je présenterai en Floride dans une dizaine de jours. Ah oui tiens, je serai absente six jours, et fort occupée, mais je trouverai bien le temps de me battre avec quelques orbitales atomiques, c'est si gentiment demandé (un collaborateur qui s'apprête à quitter le labo, c'est un peu comme un couteau sur la gorge ; on ferait n'importe quoi pour éviter la catastrophe). On en profite pour remarquer qu'il y a matière à en tirer un ou deux papiers à soumettre à la Grande et Suprême Conférence Mondiale, celle dont le nom est livré avec les paillettes une fois inscrit sur ton CV. Date limite, début juin. Pas de problème, on a déjà la majorité du matériel, il s'agit majoritairement de rédiger, produire de jolis graphiques, et repérer et combler les éventuelles failles.
Rha mais tiens, puisqu'on parle de la Grande et Suprême Conférence Mondiale, y a bien cette idée dont on cause depuis un mois environ avec un des post-docs, on pourrait soumettre là-dessus aussi ! Ah, personne n'a ne serait-ce qu'écrit une seule ligne de code pour ce Projet Numbère Srii ? Pas de problème, on va enrôler une autre thésarde. (Enfin, l'autre thésarde, puisqu'on parle au féminin.) Neuf semaines pour lancer le projet, faire les expériences, analyser les résultats, et écrire un papier, voui, c'est un peu ambitieux, menfin on aime les défis ou pas ?
On aime.
Du coup, j'ai commencé le yoga. Une heure de détente par semaine (qui en compte cent soixante-huit), c'est déjà pas mal.
Tout ça pour dire que le tagueuh-tag de l'Impératrice Galaxico-Blogosphérique, j'ai nommé Sa Grandeur Pétrolette herself, ben il va attendre un peu.
(C'est dommage, parfois j'ai du mal à trouver une conclusion pour un billet, là agade agade les trois dernières phrases, j'aurais pu m'arrêter après chacune d'entre elles.)