... ne trouvent pas qu'il y ait trop d'immigrés en France.
Ou alors ils n'ont pas compris la question, on ne saura jamais.
(Info via Aurélia Dalma.)

Une brève escapade parisienne, histoire de me livrer à quelques obligations et festivités familiales (dans lesquelles il me semble juste, à la réflexion, d'inclure la très réussie soutenance de thèse de ce jeune homme).

Moi, au kiosquier auquel nous achetons d'habitude le journal : « Ah, chouette, vous êtes ouverts aujourd'hui !

— Ah, vous savez, c'est pas terrible en ce moment. Les livreurs, ils livrent à la tête du client, alors nous, vous comprenez (geste désignant sa tête, basanée), on l'est pas toujours. Livrés, ajoute-t-il devant mes yeux ronds.

— Hein ? Mais c'est dégueulasse !

— Oh, bah de toute façon, c'est pas comme si on avait toujours envie d'ouvrir, vu ce qu'on entend. Là, en ce moment, ça reparle de l'affaire Merah, les gens agitent le journal, ils me disent « t'as vu ? t'as vu ce qu'il a fait ton copain ? ».

— ... putain, c'est ridicule. Bon ben voilà Monsieur, 2 euros 50 tout pile.

— Merci Madame, bonne journée à vous.

— Merci bien. Vous aussi ? »

Et sur ce, je me suis barrée, retournant lâchement à ma vie de presque blonde aux yeux bleus et à la peau claire, dans laquelle je peux me permettre en toute tranquillité de regretter de ne pas avoir emprunté aux chromosomes paternels ni les beaux cheveux noirs bouclés, ni la peau mate résistante au soleil.