Après presque trois ans (pute borgne, trois ans) en Californie, je vais enfin visiter San Francisco. La ville la plus européenne de l'Ouest des États-Unis, voire des États-Unis tout entiers. Homosexuels et autres vilains hippies avec des fleurs dans les cheveux, blue jeans, ruée vers l'or, Joan Baez, tremblements de terre, clochards, Berkeley[1], et LSD.

Et toute une semaine que je vais y passer !

Samedi que je pars. Une heure vingt d'avion, retrouvailles avec les parents, tranquille, tranquille, une semaine à me balader dans les vraies rues d'une vraie ville, retour le samedi suivant.

Le pied.

J'ai même acheté des petits flacons en plastique, de huit centilitres chacun (ah bah oui ma brave dame, dans les pays qui savent compter, c'est dix centilitres, mais aux États-Unis avec leur ridicule système de poids et mesures, on arrondit à trois onces liquides et ça fait à peine plus de huit centilitres) et je vais pouvoir m'amuser à optimiser leur placement dans un sachet à congélation d'un litre (un peu moins, vu qu'il s'agit d'un quart, un quart de quoi, un quart de gallon bien évidemment), afin de passer ma valise en bagage cabine et d'éviter la case enregistrement des bagages.

C'est fou quand même ce qu'on s'ennuyait avant de devoir respecter toutes les consignes de sécurité des aéroports. Maintenant il faut :

  • prévoir tes petits flacons et tes sachets à congélation (et passer des heures à agencer le tout) ;
  • dénicher un pantalon que tu puisses porter sans ceinture sans qu'il te tombe sur les genoux (enfin si tu fais mon format, en général, y a les hanches qui retiennent le tout, mais passer ma journée à remonter mon froc qui se barre de ma taille, en plus de devoir prendre l'avion, non merci) ;
  • porter des chaussures qui s'enlèvent et se remettent facilement ;
  • vérifier que personne ne t'a collé un truc illicite dans tes bagages histoire de rigoler (comme la fois où des copains ont offert une bouteille de champagne à la coloc' de l'un d'entre eux, mais ont trouvé que de la mettre dans sa valise plutôt que de la lui donner bêtement, c'était vachement sympa comme idée. Sauf qu'elle était à la bourre à l'aéroport et qu'elle a voulu passer sa valise en bagage cabine. En jurant que non, y avait pas de liquide dedans. Ou la fois où ma grand-mère a fourgué à son insu un jeu de couteaux à mon père, en les planquant dans la couverture qu'il avait accepté de se faire offrir.) ;
  • se retenir de faire remarquer que la question « Quelqu'un a-t-il pu avoir accès à vos bagages sans que vous n'en ayez eu connaissance » est débile ;
  • se rappeler que l'humour con façon « Non mais c'est pas dans mes chaussures qu'elle est, la bombe, de toute façon » n'est pas le bienvenu (j'ai failli rester à Roissy au lieu de partir à Istamboul, donc je me souviens, mais c'était peu après qu'ils aient mis cette règle en place et j'avais des bottines. Avec trois paires de crochets en plus des œillets. J'en pouvais plus, moi, de les enlever.).

Ça pimente.

Ça donne l'impression de partir pour de folles aventures, même.

Ou une envie furieuse de taper sur les agents de sécurité ou le bébé qui pleure, au choix. (Cherche pas. Tu ne peux pas échapper au bébé qui pleure. C'est tout.)

Tout ça pour te dire : si tu veux une carte postale de San Francisco, tu m'envoies ton adresse postale par mail (enfin tu peux la laisser dans les commentaires si tu veux, je t'oblige pas, sinon clique sur le lien « Contact » en haut de la page, oui, ) et tu demandes gentiment. (Si je n'ai aucune idée de qui tu es, ne t'étonne pas de ne pas recevoir de carte, non plus, hein, faut pas pousser Gertrude dans les bégonias.)

Sinon, tu reviens demain et je te dirai comment je suis en passe de devenir célèbre. Au moins.

Notes

[1] Ah bah oui