La pluie, ça mouille
Une chose qu'on oublie facilement quand on habite dans le sud de la Californie. D'ailleurs, la réaction à la pluie dans le sud de la Californie est à mi-chemin entre celle observée sur la côte d'Azur en cas d'orage et celle observée à Marseille en cas de chute de neige. En un mot : paniiiiique ! Pour tout dire, les gens sensés refusent de conduire quand il pleut, parce qu'on peut compter sur les sud-californiens pour se comporter comme des Brestois sous la neige et créer environ trente accidents de la circulation par kilomètre d'autoroute.
Et aujourd'hui, on a eu une tempête. A l'époque où je n'avais vécu que dans les Basses-Alpes et Paris, j'aurais dit une grosse tempête, mais depuis j'ai habité à Brest et appris qu'une grosse tempête, c'est quand tu ne peux pas tenir debout face au vent (et encore moins respirer). Pour illustrer, j'ai décidé de profiter d'une accalmie pour me rendre au labo, et l'accalmie s'est transformée en chute de grêle en quelques minutes ; je suis arrivée au boulot le jean entièrement trempé sur la face avant (j'allais contre le vent) et forcée de retourner chez moi prendre un pantalon sec de rechange. En plus, les grêlons, ça fait mal. Aussi, j'aurais quelques conseils pour les pauvres sud-californiens si peu habitués à la pluie que j'ai croisé sur le campus aujourd'hui.
Tout d'abord, les tongs ne sont pas des chaussures adaptées à un temps de pluie, de vent, de grêle et de froid. On pourrait argumenter que les tongs ne sont pas des chaussures, d'ailleurs, mais c'est seulement ma mauvaise foi qui parle[1]. Ceci est d'autant plus vrai que le campus n'a pas du tout été construit en pensant à des éventuels écoulements d'eau, et est donc recouvert d'une immense flaque dès qu'il pleut de façon un peu soutenue. Raison pour laquelle les Converse de base ne sont pas une idée formidable non plus. Ah, ça, pour sortir les bottes fourrées Ugg immondes alors qu'il fait 35 à l'ombre, pas de problème, mais quand il pleut et vente, ça ne leur viendrait pas à l'idée. Alors que moi, même mononucléosée je mets mes docs quand il fait un temps pourri.
Par ailleurs, les vêtements de pluie (anorak, imperméable, k-way, que sais-je) ne mordent pas. Promis. Passer la journée dans un sweat-shirt imbibé d'eau mais à la mode n'est pas forcément une idée brillante.
De plus, les shorts ne sont pas non plus adaptés à ces conditions météorologiques. Déjà parce qu'il fait quand même frisquet. Et aussi parce que si on évite de devoir retourner chez soi chercher un pantalon sec, la grêle, ça fait mal aux papattes. Et enfin parce que greloter de froid dans un sweatshirt à capuche trempé avec un short et des tongs, ça ne donne pas l'air particulièrement fin.
Enfin, un dernier secret : Les lunettes de soleil sont inutiles quand le ciel est entièrement couvert. Je sais. C'est dur. Déjà qu'il faut les enlever à l'intérieur.
Addendum de dernière minute : Il pleut. Il fait froid. Tout le monde est fatigué et de mauvaise humeur, pas seulement la mononucléosée de service qui s'est tapé un aller-retour surnuméraire pour changer de froc et de chaussettes. Mais faire semblant de s'intéresser aux travaux qu'on présente quand on donne un séminaire, c'est vraiment si difficile que ça ?
Notes
[1] j'aime pas le truc entre les doigts de pieds et en plus il est difficile d'y dissimuler une talonnette d'un centimètre d'épaisseur (j'ai une jambe plus courte que l'autre, comme tout le monde, mais si je ne compense pas j'ai mal au dos, contrairement à la plupart des gens qui eux ont été foutus de grandir correctement. Les fourbes.)