Aujourd'hui je pourrais écrire sur ma tête
« Fatiguée ».
D'ailleurs, c'est comme si ça l'était déjà, si je m'en fie aux questions de Cobural, juste ce qu'il faut d'inquiétude dans la voix pour que je lui réponde au lieu de lui jeter un feutre à tableau à la figure.
C'est les déplacements, que je lui dis. Tous les vœux de faire de beaux voyages que j'ai reçus pour 2012 semblent se retourner un peu contre moi.
J'étais à Rome au début du mois ; je reviens de Londres. Entre temps j'ai été, à chaque fois, quelques jours à Paris. Je retourne en France jeudi prochain, pour Pâques.
Il semblerait que j'aille passer trois semaines à travailler à Munich, du 16 avril au 4 mai. Entre temps il me faudra rentrer un week-end ici, ne serait-ce que pour voter au premier tour des élections présidentielles (ironie du sort, j'ai eu peur de devoir me déplacer au Consulat... de Munich pour voter avant d'apprendre l'existence d'un bureau de vote français dans ma ville même).
J'ai pris mes billets d'avion pour les États-Unis. J'y serai du 7 au 25 mai. Californie, Massachusetts, Illinois, Indiana, D.C., Virginie, New York. Quatre ou cinq exposés, des réunions de boulot, quelques jours de vacances aussi, une liste longue comme le bras de gens à voir, même si la plus chouette des filles de tout le continent américain, celle avec laquelle j'écumais les boîtes de tango et buvais des litres de thé ou des bouteilles de prosecco en refaisant le monde, sera en Europe juste à ce moment-là pour renouveler son visa, nos retrouvailles avortées victimes des tarifs des compagnies aériennes.
J'enchaîne avec de vraies vacances, une petite semaine à Barcelone pour Primavera.
Après mon retour, il est possible qu'on me renvoie à Munich. J'ai un week-end obligatoire à Paris (c'est horrible, on me force à aller à une boume de trente ans). Et puis la petite sauterie, là, sur le Lac de Constance, avec les prix Nobel de physique.
Pauvre chérie, tous ces voyages !
Ne nous y méprenons pas : ces voyages me ravissent. Ces voyages me ravissent, mais ils me fatiguent. Ces voyages me ravissent, mais ils coûtent de l'argent, suffisamment au vu des délais de remboursement de mes frais professionnels pour que jongler avec mon budget ne soit en ce moment pas de tout repos. Ces voyages me ravissent, mais même ceux que je fais pour des raisons professionnelles entravent les progrès de mes projets déjà chancelants.
Donc : « fatiguée ».
Je vais aller dormir dix heures de rang, et puis ça ira mieux demain. N'est-ce pas ?
366 réels à prise rapide. Aujourd'hui en beaucoup plus de cent mots ; ça faisait longtemps que je n'avais pas participé.