Je ne savais pas, par exemple, qu'elle s'était attiré une déferlante de critiques pour la façon élégante dont elle avait abordé le sujet de John Edwards (qui fut je le rappelle candidat démocrate aux primaires pour la présidentielle) :

I was going to have a few comments on the other Democratic presidential candidate, John Edwards, but it turns out that you have to go into rehab if you use the word 'faggot,' so I'm - so, kind of at an impasse, can't really talk about Edwards, so I think I'll just conclude here and take your questions.

J'avais quelques commentaires sur l'autre candidat présidentiel démocrate, John Edwards, mais apparemment on vous envoie en rééducation si vous utilisez le mot « tapette », donc je... je me trouve un peu dans une impasse, je ne peux pas vraiment parler d'Edwards, je crois que je vais juste conclure ici et accepter vos questions.

Ni qu'elle a déclaré à plusieurs reprises qu'on devrait retirer le droit de vote aux femmes, afin de ne plus avoir à se soucier d'élire des présidents démocrates.

Un personnage haut en couleur, donc.

(Pour une bonne louche de rabiot, on peut se reporter à Wikipedia bien que l'authenticité des citations soit contestable, ou à Wikipedia qui fourmille de référence. Ou aller sur son site Internet, mais personnellement je n'ai pas osé.)

Je n'étais donc pas préparée à ce qu'elle se soit, selon la feuille de papier de mauvaise qualité que je tenais entre mes mains tachées d'encre, appliquée tout au long de son discours à appeler Obama « B. Hussein Obama » (je pensais qu'on avait réglé cette question ridicule[1] aux environs de Noël et que le filon était épuisé. Manifestement, les plaisanteries les plus courtes ne sont pas les meilleures de l'avis de tout le monde).

Je ne m'attendais pas non plus à une de ses tirades sur l'Iran reportée dans l'article, à propos de la stratégie de dialogue prêchée par Obama, qu'elle juge parfaitement inutile :

So if you're going to nuke Iran and then chit-chat, I'm all for it.

Donc si on atomise l'Iran et qu'on palabre après, je suis tout à fait pour.

Ni, à propos de la politique extérieur des États-Unis en général :

You crush the enemy; you don't care if they like you, you don't want them to like you; you want them to fear you. Two well-placed nukes... will shut them down.

On écrase l'ennemi ; on se fiche de se faire aimer d'eux, on ne veut pas qu'ils nous aiment ; on veut qu'ils nous craignent. Deux bombes nucléaires bien placées... ça les calmera.

Mais, surtout, quelque peu retournée par ma lecture (d'autant plus que le style journalistique du canard de l'université me donne souvent des brûlures d'estomac à lui seul), j'étais sans défense lorsque j'ai lu le commentaire final, une réaction « à chaud » d'Alexander, un élève en troisième année de sciences politiques :

This is my first encounter with Ann [...] From what I have been hearing, I was kind of expecting hate... but based on what she said, she didn't really seem as an extremist.

C'était la première fois que je voyais Ann[2] [...] D'après ce que j'avais entendu dire, je m'attendais à des propos haineux... mais selon ce qu'elle a dit, elle n'est pas vraiment apparue comme une extrémiste.

Je me demande ce qu'il lui faut, à ce charmant garçon.

Et comme d'habitude, je regrette amèrement d'avoir ouvert ce fichu canard.

PS La vie n'est pas si moche : Le surfeur naze, définitivement emporté par la vague, a maintenant débarrassé le plancher du couloir ; par ailleurs, sur les trois nouveaux qui rejoignent le labo (officiellement fin juin mais ils sont déjà dans le coin) non pas une mais deux sont des filles (iraniennes, qui plus est, histoire de ne pas trop s'éloigner du sujet) et ça, ça me fait vachement plaisir. La proportion de femmes dans le groupe va passer de... attends je compte sur mes doigts... sans oublier que quelques garçons partent (ou viennent de partir)... 6.7 à 23 % ! (Par contre, le pourcentage d'Américaines reste stable à très exactement... zéro.)

Notes

[1] A savoir, non, avoir Hussein comme deuxième prénom ne signifie pas qu'on est musulman ni qu'on a des prédispositions au terrorisme

[2] Hop, on remarque au passage la tendance américaine à appeler des gens que l'on connait à peine par leur prénom, pour faire bien