1. Au vu de la puanteur, du bruit et de la crasse du resto chinois en bas de l'hôtel et de certaines rues du Chinatown de San Francisco, mon ancienne coloc chinoise, c'était peut-être effectivement culturel, son problème avec l'hygiène et le respect des autres.
  2. Frida Kahlo est en fait très intéressante au-delà du mono-sourcil avec lequel elle se représentait (d'après les photos elle était plutôt jolie et n'avait pas la pilosité faciale qu'on pourrait croire). Cette femme a passé sa vie à balancer entre désir de vivre et morbidité violente, la dernière étant renforcée par de joyeux épisodes, allant de l'infidélité de son volage mari (qui la trompa même avec sa propre sœur, joie de vivre je crie ton nom) à une santé plus que merdique (entre fausses couches et sévères problèmes de la colonne vertébrale nécessitant corsets, opérations multiples, et pour finir fauteuil roulant, et je te passe les histoires de poumons parce que j'ai oublié les détails), en passant par un manque certain de reconnaissance (être connue comme la jolie et pétulante femme de son mari peintre quand on est soi-même peintre et qu'on se sent aussi pétulante qu'un roman de Zola, ça fait toujours du bien à l'estime de soi). Et en plus elle en a fait de poignants tableaux, et l'exposition du SFMoMA sur le sujet valait le coup d'œil (même si à la sortie je m'attendais presque à ce qu'on nous distribue des comprimés de véronal histoire d'en finir). Corolaire : Lire Jean Rhys (La prisonnière des Sargasses, quelqu'un ?) et aller voir une exposition Frida Kahlo, quelle merveilleuse idée, d'un coup le début du siècle (pas celui-là, l'autre) vous sourit !
  3. Soit les couples homosexuels ne sont démonstratifs que lors de la Gay Pride, soit ils sont moins nombreux à San Francisco qu'on voudrait nous le faire croire, soit je suis naïve. La plupart des couples manifestes que j'ai croisé étaient hétérosexuels, et dans le reste, la majorité étaient des touristes. L'effondrement d'un mythe.
  4. Il est possible tout en restant dans la même ville d'avoir suffisamment froid le lundi pour acheter de toute urgence une veste et des mitaines et ne pas les ôter de toute la journée ‒ sauf les mitaines pour manger et aller aux toilettes, un peu d'hygiène que diable ‒, d'attraper le mardi, sans les mitaines mais avec la veste, un léger coup de soleil sur le visage, de ceux qui marquent juste suffisamment les joues et le nez pour me donner un air de pochetronne, et de se plaindre le mercredi (en t-shirt) que là, vraiment, il fait trop chaud.
  5. Après la propreté policée d'Irvine, débarquer dans le quartier Tenderloin (« filet » en bon français, comme un filet de bœuf, pas comme un filet de pêche, hein, non mais je n'ai pas eu peur en voyant écrit « Terrain de jeu des enfants du filet » sur la façade d'une école) et ses sans-abris complètement déconnectés de la réalité, du monde extérieur et de la société qui les a manifestement laissé tomber il y a un bon bout de temps, ça remet les idées en place encore mieux que les campagnes d'affichage contre la méthadone réalisées par la ville de San Francisco. Par contre, les mendiants chiants et le connard qui m'a claqué les fesses en me dépassant, ben c'est dans un quartier chicos qu'ils étaient.
  6. Les mecs qui essaient de ressembler à John Lennon (cheveux très longs et petites lunettes rondes aux verres fumés), ben ça existe encore ! Mais de manière générale les gens à San Francisco s'habillent de manière normale (t-shirt jeans converses, quoi, bon après le t-shirt est vintage, le jean plein de trous ou de broderies ou d'une couleur bizarre, et les converses en édition spéciale, que veux-tu que je te dise, on est à San Francisco pas dans mon placard), moins putassière qu'à Irvine (non la nana qui sortait le chien en micro short et brassière échancrée ‒ c'est bien simple j'ai cru qu'elle était en maillot de bain mais en fait non ‒ ne compte pas) et moins haute-couture qu'à New York. C'est rafraichissant. Tu peux regarder les filles sans avoir peur qu'un nichon ne te saute au nez ni souffrir des talons hauts par sympathie, c'est chouette.
  7. Les vrais milk-shakes, c'est vachement bon. Sérieux.