Et toi, tu fais quoi, mercredi ?
Lecteur, liseronne, la vie, parfois, c'est un peu une saleté quand même. (Tu remarqueras que je reste polie. Profite ‒ tu ne m'entends pas jurer en anglais, sinon tu me signalerais que, tout de même, ils ont d'autres adjectifs que fucking dans cette langue. Et d'autres adverbes aussi.) Mais de temps en temps elle est un petit peu sympa quand même, histoire que tu ne te lasses pas trop (un peu comme les mecs possessifs qui inondent leurs amoureuses de compliments et de cadeaux entre deux crises de jalousies ‒ quoi elle est pourrie mon analogie ?). Alors, donc, je te liste.
Pas glop :
- Mon co-auteur, celui qui me pompe de plus en plus l'air, a manifestement entrepris de me poignarder dans le dos. Je te passe les détails mais il est hors de question que je me laisse faire. Avec un peu de chance je pourrai reprendre la situation en main lors de la réunion du mercredi. Il n'empêche que je déteste qu'on me prenne pour une conne. Ce premier point, d'ailleurs, est à lui seul la source de tous mes récentes bordées de jurons.
- Tu sais que ça commence à me fatiguer, d'essayer de démêler l'immense sac de nœuds de mes frais de santé ? Une énième refacturation devrait arriver mercredi dans ma boîte aux lettres.
- On va probablement avoir une troisième coloc pour remplacer la Détestable Colocataire Chinoise qui est partie en avril. J'ai bon espoir (elle a l'air saine d'esprit d'après ses e-mails, elle est matheuse/informaticienne ce qui joue forcément en sa faveur, et elle a l'air assez mûre bien qu'en licence[1]), mais malgré tout, j'ai peur de revivre le coup de la Grande Invasion. Puis j'aime pas partager ma salle de bains et là il va falloir de nouveau. On a jusqu'à mercredi pour se décider.
- Chuis crevée. La seule nuit où j'aurais vraiment pu bien dormir récemment, j'ai été réveillée, dans l'ordre, par : ma coloc et son copain partant en soirée, ma coloc et son copain revenant de soirée, un coup de fusil (ou de révolver, ou de pistolet, enfin, une arme à feu quoi, si ce n'était pas ça ça y ressemblait drôlement, le Blondinet, ma coloc et son copain sont d'accord), une alarme de voiture, les voisins produisant des bruits d'origine indéterminée (non ce n'est pas sexuel). Rien à voir avec mercredi, cependant, vu qu'il est douteux que je dorme particulièrement plus, mercredi.
Glop :
- J'ai bientôt fini d'enseigner la Statistique et la Probabilité. L'examen final est mercredi, y aura plus qu'à corriger.
- Le Blondinet s'est trouvé un boulot. Il commence mercredi. Ce n'est pas l'emploi de ses rêves ni le salaire le plus haut qu'on lui ait proposé (et puis j'ai un peu de mal, tu comprends, à plaindre quelqu'un qui gagne cinq fois plus que moi), mais la boîte est sympathique, il a de jolies possibilités d'évolution rapide, et les avantages (couverture santé, plan retraite, actions, congé payés) sont parmi ce qui se fait de mieux sur le marché.
- J'ai de nouveau quelqu'un à qui causer en français pour du vrai, car un post-doc directement importé de Marseille vient de rejoindre mon labo. (Ne t'inquiète pas comme ça pour moi, je parle bien le marseillais, avé l'assent même, tu peux me faire confiance.) Il nous sera présenté officiellement mercredi, mais on a déjà tapé la causette. Il a l'air normal (tu me crois ?).
Et sinon, j'essaie de boucler rapidement un texte sur l'expatriation pour mes camarades de Teubreuland (mais si, tu sais bien, la nécole d'ingénieux la plus à l'ouest de France et de Navarre ! (Tu te demandes ce que la Navarre fous là-dedans ? Moi aussi)).
Notes
[1] Ce qui, maintenant que j'y pense, constitue probablement un conflit d'intérêts vu que je risque de l'avoir comme élève...