Et puis Advisor a enfin dressé son budget et décidé (à la veille de la date limite et des soumissions et de l'inscription précoce donc carrément cheap (à cinq-cent dollars)) que je pouvais aller passer quelques jours en Floride mi-avril parmi les grosses pointures du domaine (et, avec un peu de chance, les éblouir avec ma science... si ma soumission[1] est acceptée).

Sur ce nous sommes allés manger en tirant, comme toujours quand l'humeur est au beau fixe, des plans sur la comète de nos indubitables et forcément époustouflants succès scientifiques à venir. Il me semble que nous avons aussi (surtout ?) parlé de beer pong[2] mais chut.

Puis on est revenus un grandiose trente-cinq minutes plus tard et dans ma boîte mail m'attendait un message d'Advisor m'informant que je suis l'heureuse récipiendaire d'une bourse fort prestigieuse financée par une Grande Compagnie Informatique (ou GCI). Bleue, la compagnie, si tu vois ce que je veux dire. Le message initial de la part de la GCI me passait largement la pommade (compétition extrêmement intense... centaines de candidats...) en en faisant déborder sur Advisor et mon université (excellence de l'institution...), ce qui fait ma foi plaisir, surtout quand tout le monde s'est regroupé derrière ton écran pour lire derrière ton épaule.

Au titre de quoi la GCI m'offre sur un plateau d'argent :

  • les frais de scolarités pour ma cinquième année ;
  • une bourse dont le montant m'est encore inconnu mais, si j'en crois les ragots, serait de légèrement à nettement plus confortable que mon salaire actuel (sans rentrer dans le faramineux, n'exagérons rien) ;
  • un stage d'été dans l'un de leur labo, soit pour 2009 soit pour 2010, et probablement au vu des contacts d'Advisor, des bruits de couloirs et de l'âge du capitaine, en 2009 et en Israël (alors même que "Israël Rhapsody" ça semble complètement couillon comme nom de blog, que contrairement à la majorité des gens de ma famille paternelle je ne parle pas un mot d'hébreu — enfin, pas plus de dix — et ne suis même pas juive), en espérant très fort que ces trois mois passés à autre chose que ma thèse ne retarderont pas (trop) ma soutenance ;
  • un Mentor (avec un M majuscule qui n'est pas de moi) et maître de stage (probablement en Israël, donc, et s'il s'agit d'une des personnes en copie carbone du message initial, avec un nom bien plus juif que le mien — je fais une fixation judaïque si je veux, mettons ça sur le dos de mon père, ça fera plaisir à Freud) ;
  • et, last but not least, un ordinateur portable de chez la GCI (j'attends avec impatience de voir s'ils piochent dans le haut ou le bas de la gamme).

J'en oublierais ma déception de ne pas pouvoir aller voir of Montreal demain soir, pour cause de mononucléose, pied dans le plâtre et échéance (concernant heureusement tous des gens différents).

Si vous me cherchez, je serai par là, en train de flotter à quelques centimètres au-dessus du sol et de m'émerveiller des effets conjugués de l'excitation et de l'épuisement mononucléique sur ma personne.

Notes

[1] Vraiment, est-ce le bon mot ou un horrible anglicisme, dans le cadre d'un texte décrivant des travaux scientifiques et soumis à un comité d'organisation d'une conférence ?

[2] J'aurais aimé mettre un lien en français mais hélas je ne trouve rien d'écrit sans faute d'orthographe et ça hérisse mon snobisme. Google France vous aidera.