Krazy Kitty en visite chez les Germains
M'étant, ces dernières années, grassement enrichie aux Stazunis d'Amérique (ainsi qu'en Israël, ne l'oublions pas) sans rien côtiser que ce soit dans la mère patrie, il n'est qu'un juste retour des choses que je dépense le pécule ainsi accumulé au bénéfice d'une entreprise publique, à savoir la riante SNCF aux trains si bucoliques.
C'est ainsi que je me suis offert pour le long week-end du 11 novembre quelques vingt-deux heures de trajets en train (et car, ce n'est pas comme si ma ville natale était desservie par des lignes ferroviaires de la SNCF) pour aller visiter la Germanie qui m'accueillera bientôt.
(J'avoue, du coup, qu'une partie de ces vingt-deux heures fut passée dans des véhicules de la Deutsche Bahn — j'en profite pour confirmer que, oui, ils ont toujours 10 minutes de retard —, et qu'il ne m'a pas fallu bien longtemps pour de nouveau me comporter en traîtresse à la patrie. Quelle Union Européenne ?)
J'ai été très chaleureusement accueillie par Sailyne, qui non contente de m'héberger, m'a aussi accompagnée dans mes aventures souabes, allant jusqu'à faire la tournée des agences immobilières pendant que je me tapais tranquillement (et en anglais) la discute avec les membres de mon futur labo.
Les conclusions de ce voyage sont largement positives. J'ai trouvé la ville de mes futures aventures fort jolie, vivante, bien desservie par les transports en commun, et manifestement agréable à vivre. Il est vrai qu'après la Californie du Sud je m'émerveille encore de l'existence de rues et de petits commerces et mes exigences en sont probablement diminuées d'autant, mais néanmoins :
Les deux heures passées sur mon futur campus m'ont émerveillée : collègues über-sympathiques (enfin ça je le savais déjà, en ayant déjà rencontré la moitié, mais ça ne fait pas de mal de le confirmer), bureaux modernes aux grandes baies vitrées, projets de recherche fascinants, cafeteria décente où le labo se rend chaque jour ensemble...
J'ai visité la vieille ville et ses rues escarpées, reçu d'excellents conseils de la part de l'ancienne coloc de l'amie d'un ami[1], essayé de comprendre le tri des poubelles à l'allemande, entendu dire beaucoup de mal des Souabes[2] mais c'est pas grave ici les gens viennent vraiment de partout...
Seul hic au tableau : pas le moindre appartement à louer dans la ville même... et après avoir visité un gigantesque deux-pièces malheureusement situé dans une charmante bourgade d'au moins trois rues et un arrêt de bus à 15 km de là, j'ai bien peur de camper sur mes positions de citadines et de continuer de refuser de vivre en plein milieu de nulle part.
Tiens, je te montre, c'est là où y a un petit ballon avec un A dedans :
Je n'ai pas vraiment besoin d'appartement avant mars, on m'assure que la situation s'arrangera en février-mars (à la fin du semestre universitaire) et qu'il me sera probablement facile, dans le pire des cas, de trouver une colocation temporaire, les agences immobilières savent comment me contacter, et j'ai plusieurs personnes sur place pour me transmettre les petites annonces intéressantes ou me dispenser leurs conseils experts, donc je ne m'inquiète pas des masses.
Et pour compléter ce week-end réussi, j'en ai profité pour, à l'aller, passer quelques heures à République en compagnie d'une tasse de thé et de jeunes gens adorables mais suffisamment égarés pour envisager d'aller passer un an ou deux aux Stazunis malgré mes avertissements (sous le prétexte foireux que les labos où y faire un postdoc y excellent, je ne vois pas le rapport), et au retour, me retrouver pour la première fois depuis 2002 à dire des bêtises avec deux camarades de souffrances magnoludoviciennes, avant de rejoindre fort brièvement (et, il faut bien l'avouer, en retard) une Miss SFW coiffée d'un fort charmant chapiau.
Alles gut, donc.
P.S. : Si tu veux lire un tas de bêtises que j'ai écrites au sujet de ma thèse, des États-Unis, de la danse, et de plein d'autres ratons laveurs encore, va là