Wochenend und Sonnenschein
Wochenend und Sonnenschein und dann im Wald mit dir allein, weiter brauch' ich nichts zum glücklich sein, Wochenend und Sonnenschein! Kein Auto, keine Chaussee, und niemand in uns'rer Näh! Tief im Wald nur ich und du, der Herrgott drückt ein Auge zu, denn er schenkt uns ja zum Glücklich sein, Wochenend und Sonnenschein!
Que les germanistes parmi vous se rassurent, je n'ai que faire de me retrouver au fond des bois seule avec un hypothétique galant et il suffit d'un week-end et de quelques rayons de soleil pour faire mon bonheur. Par chance le Bade-Wurtemberg s'est enfin décidé à nous faire une fleur et nous a accordé un radieux dimanche après-midi, qui m'a permis d'arrêter de râler comme un putois. Chose que je faisais sans relâche depuis mardi.
Notons cependant que l'absence de soleil n'est pas la seule raison de ma mauvaise humeur. Je pourrais essayer de dresser un tableau complexe des diverses raisons qui influent sur mon état d'esprit, depuis le niveau de difficulté de mes cours jusqu'au froid dans les couloirs en passant par la rection des verbes allemands, mais je ne vais pas me gêner pour tout ramener à un seul facteur : je schtroumpfe pas les nouveaux.
Réaction typique de vieille conne, c'est-à-dire de quelqu'un pour qui la barre se trouve très haut placée en raison d'une expérience antérieure extraordinaire. Le groupe d'étudiants est fort différent ce mois-ci. Il est légèrement plus petit ; il comprend une forte proportion de jeunes étudiants de 19-20 ans, la plupart américains ; et il comprend beaucoup plus de débutants. Autrement dit, c'est un groupe beaucoup moins varié que celui de janvier. Par ailleurs, c'est aussi un groupe composé de beaucoup, beaucoup de gens qui parlent anglais la plupart du temps, et je préfère trainer avec des gens qui essaient de s'exprimer en allemand, parce que je suis un peu là pour ça. Et c'est aussi un groupe composé de beaucoup, beaucoup de gens qui pensent qu'il n'y a rien de mieux pour faire la fête que de profiter de pouvoir légalement le faire pour se saouler la gueule le plus rapidement possible, ce qui m'intéresse autant que l'on imagine.
L'un dans l'autre, j'ai donc passé beaucoup de temps cette semaine à me lamenter avec ma copine S. (elle aussi rescapée du mois précédent, elle aussi dans ma classe, et elle aussi jeune, étudiante, et américaine, mais un peu plus mature que la moyenne) que c'était mieux avant, que plus personne ne joue de la guitare pendant les pauses, que plus personne ne nous fait rire, qu'il n'y a plus personne avec qui chanter Curucucu Paloma, que plus personne ne s'empresse de venir nous retrouver à la pause, qu'on ne fait plus de jeux en classe, que les anciens nous manquent, qu'il n'y a quasiment personne qui parle mieux allemand que nous, que les soirées sont moins marrantes, que personne ne danse ou alors seulement complètement décalqué, qu'on a un camarade de classe qui nous met mal à l'aise (c'est par ailleurs très con ; je n'ai pas réussi à déterminer si ce sont des problèmes d'audition ou de concentration ou les deux qui font que ce jeune homme se colle à environ vingt-trois millimètre de la personne à laquelle il s'adresse, et ça empiète sur ma sphère personnelle), et ainsi de suite ad libitum.
Ce qui ne m'a pas empêchée, dans mon malheur, de faire encore beaucoup de progrès en allemand, de profiter des talents culinaires d'un des nombreux américains, de faire une soirée crêpes réussie, de visiter Nürnberg, de n'avoir toujours pas trouvé le temps de m'embêter, d'aller voir une pièce de théâtre amateur (à laquelle je n'ai certes pas tout compris...) et de passer plein de temps dehors à faire des photos par cette belle journée ensoleillée.
Ma vie est vraiment difficile, quoi.