Je rêve de vacances, disais-je. Mais, pourtant, se demande le lecteur attentif, ne l'est-elle pas, en vacances ? Je le suis. Mais je rêve de vraies vacances.

D'une pause loin de mon appartement, de mon bureau, d'Irvine et de ses artifices. Une pause qui dure plus que quelques heures passées à Los Angeles. Une pause pendant laquelle je n'aurais pas à me soucier de faire mes impôts, balancer mes comptes, payer mes factures, trier, ranger, nettoyer, aspirer, dépoussiérer, laver au moins les portions de l'appartement où je passe le plus de temps.

Une pause pendant laquelle je n'aurais pas à me soucier d'une réunion avec une équipe de biochimistes et de microbiologistes qui parlent dans des termes étranges (surtout le Russe qui chuchote) pour leur présenter de nouveaux résultats qui auront, forcément quelque chose qui cloche[1].

Une pause pendant laquelle je n'aurais pas à rester étendue sur le dos, à trois heures du matin, à fixer le plafond, et essayer de secouer le stress qui se glisse subrepticement par tous les interstices possible pour venir, quelle impudence, me gâcher les pauvres vacances dont j'ai tellement besoin.

Une pause, peut-être, passée dans une bicoque au bord d'un océan déchaîné, avec pour compagnons une pile de livre et, le temps de quelques jours, aucune obligation sociale, à écouter les vagues s'écraser contre la falaise en soupirant, à trois heures du matin, alors que je n'arrive pas à dormir.

Participation au Sablier du printemps (amorce 3). Je ne suis pas insomniaque, mais j'ai bien envie de m'échapper du Comté d'Orange, de mon compte en banque et des petites molécules qui me hantent.

27 mars 2008 – rendons à César, etc... : L'amorce provient d'un billet du blog De la sexualité des araignées

Notes

[1] Ce fut le cas, et j'en suis par conséquent d'une humeur de chien