Qu'ils crèvent (Bis repetita placent)
Putain, un an.
Avertissement : Je préviens tout de suite, Pétronille dans sa grande sagacité a bien remarqué que le mois de mai, c'était le mois de la susceptibilité, ce qui explique probablement pourquoi je suis d'humeur charmante (ou alors, c'est rapport à une certaine présidence. Va savoir. Et non je n'ai pas une petite mine, je suis en pleine forme je te dis, bordel !). Ce billet est donc plein de mauvaise humeur politique et si tu me provoques, faudra pas t'étonner de te retrouver avec mon pied dans ta mâchoire ‒ métaphoriquement parlant, bien sûr, à moins que tu ne sois dans la même pièce que moi, ce qui me surprendrait de toi.
Un an de Fouquet's et de yachts et de résidences secondaires et de Rollex et d'intrigues pseudo-sentimentales et de voyages en Égypte et de poudre aux yeux et de jolies robes au Ministère et de je te balance mon fric et mon pouvoir à la gueule.
Un an de vulgarité et de manque de contenance et d'incapacité à donner ne serait-ce que l'apparence de la dignité requise par certaines fonctions et à faire étalage du calme et de l'intégrité du pou (ou de la puce[1]) et à cracher sur la culture et l'intellect et l'héritage philosophico-machin-truc[2] de la France en la matière.
Un an de joyeuses réformes en tout genre et de grèves et d'économie qui s'effondre et de laboratoires de recherche qui manquent de disparaître[3] et de licenciements à tour de bras et de foutage de gueule généralisé[4] et de travailler plus pour gagner que dalle et je ne te parle même pas de ces sales rats vermineux de sans-papiers[5].
Un an de baisses dans les sondages d'opinion et de « ah en fait quand tu donnes une haute fonction à un énervé assoiffé de pouvoir, ça le calme pas des masses, ça aurait tendance à le griser plutôt (de même que la vodka russe), étonnant non ? » et de connections synaptiques qui se font tout d'un coup mais avec quelques mois de retard de trop.
Un an d'opposition toujours pas plus rassemblée ou moins risible ou plus cohérente ou moins pitoyable ou plus constructive qu'auparavant.
Un an de « prise en otage des utilisateurs » et de « Oh mon Dieu, mais en Chine, ils sont pas très gentils avec le Tibet en fait ! »[6] et de « Ouais mais tu comprends moi je veux pas qu'un pédophile s'en prenne à ma gamine (et tant pis si ça veut dire qu'on va coller toutes sortes de gens en prison de façon préventive, de toute façon, il vaut mieux prévenir que guérir, ha ha ha ha) » et à pas savoir décider s'il faut faire de la lèche aux États-Unis maintenant ou si on préfère attendre le résultat de leurs présidentielles.
Et j'en passe et des meilleures. (Faudrait quand même pas venir chouiner qu'on t'avait pas prévenu, électeur, si la promesse de quelques pépettes de plus te suffit à passer outre tous les aspects nauséabonds et les signaux d'alarmes, moi je peux plus rien pour toi. Menfin de toute façon on est plutôt entre sales gauchistes ici, alors je prêche un peu les convertis, et ça te pose un problème ?)
J'aimerais bien te dire, plus que quatre ans, mais dans quatre ans, il va se passer quoi ?
Alors du coup si tu n'es pas déjà occupé à vaquer à des tas de choses super intéressantes qui t'occupent l'esprit et que tu aimerais bien faire jouer de tes petits doigts sur ton clavier, je t'invite à venir jouer aux poupées russes, tu verras, on va bien s'amuser, les inscriptions se passent par là. Et si t'es plutôt d'humeur musicalo-culturelle, va jouer au Grand Jeu Musical, c'est plein d'indices, ou faire un tour sur Original Platypus, un site qui manque d'ornithorynques pour son nom mais qu'il est bien quand même (et que ouais, je copine éhontément).
Notes
[1] Une puce, un pou, assis sur un tabouret / Jouaient aux cartes, la puce perdait / La puce en colère, attrapa le pou / Le flanqua par terre, lui tordit le cou / Madame la puce, qu'avez-vous fait là ? / J'ai commis un crime, un assassinat.
[2] Ouais, tu sais, les machins poussiéreux, là, avec des mots écrits partout partout et même pas d'images ! Et la tendance bizarre des gens à faire des choses étranges avec leur cerveau, comment ça s'appelle déjà, penser !
[3] T'imagines te lever un matin et réaliser que (a) tes financements préalablement approuvés mais pas encore versés, tu peux compter dessus et boire de l'eau fraîche, ils ont été annulés, et (2), ton laboratoire, il existe tellement plus que même son nom n'est plus dans les listes officielles ? T'imagines bien ? Heureusement que c'est une histoire qui finit bien parce que tu peux aussi imaginer avoir la capacité à te raccrocher aux branches parce que t'as bien copiné à droite à gauche et que tu peux te greffer sur un autre labo, mais... oui, imagine.
[4] Tu sais de combien on lui a augmenté sa retraite d'institutrice, à ma grand-mère ? 15 euros. Annuels.
[5] Qui en ont, d'ailleurs, des papiers, mais juste pas des émis par sa Sainte Autorité la France, ah ça me gonfle cet expression, même les Américains ont meilleur goût avec leurs illegal immigrants !
[6] Grande nouvelle : avec les Chinois non plus ! OMG!!1!
