A propos de l'histoire du mariage annulé parce que la mariée n'était pas vierge et dont tout le monde fait des gorges chaudes, au point que je n'ai nul besoin de lier vers un article.

Ce mariage n'a pas été annulé parce que la non-virginité de la mariée est considérée comme un motif valable par la loi française, mais parce que son manque d'honnêteté délibéré au sujet d'un élément jugé fondamental (et condition sine qua non de son consentement[1]) par son futur mari l'est. Rappelons au passage que les deux parties, y compris la jeune femme, étaient d'accord sur le sujet de cette annulation.

On peut s'énerver tout ce que l'on veut sur le fait que la virginité puisse encore être considérée (que la raison en soit religieuse[2], culturelle, ou autre) comme indispensable à former une union réussie.

Mais du fait que la loi française permet d'annuler un mariage dont l'une des bases fondamentales, non aux yeux de la société / loi / justice française mais dans le cas particulier de ce mariage particulier formé de deux époux particuliers (dont il se peut parfaitement que l'un soit un con et l'autre une menteuse), je ne vois pas de raison de se pâmer et de s'indigner sur la vilenie du système.

Et puis pour ceux qui râlent qu'il est plus facile de prouver la virginité d'une femme que celle d'un homme et que donc ce n'est pas égalitaire : la « première fois » n'est pas nécessairement sanguinolente et les reconstructions d'hymen, pour stupides et ridicules qu'elles soient, existent bel et bien.

Oh, puis allez donc débattre (ou tout du moins lire) chez Embruns, qui résume tout bien et lie plein de billets et d'articles de qualité sur le sujet, tout ce tintouin me fatigue.

Notes

[1] Ce qui est si la définition du terme de « qualité essentielle », une qualité dont la connaissance est déterminante au consentement de l'un des époux

[2] Il n'y a pas que chez les musulmans que ça arrive, et que les associations chrétiennes de promotion de l'abstinence jusqu'au mariage croissent et se multiplient.