Tiens, une carte postale
Oh, trop bien, une carte postale dans la boîte aux lettres ! Rien que pour moi ! (Et les douze autres lecteurs qui se battent en duel sur ce blog, soit.) Je sais bien qu'une petite carte postale, c'est chatoyant, ça scintille au milieu des factures et des publicités (que même si tu écris « PAS DE PUBLICITES MERCI » en lettres bâtons et en tirant la langue sur ta boîte aux lettres, ça ne change strictement rien), bref, ça fait toujours plaisir (et d'ailleurs la prochaine fois que tu pars en vacances dans un endroit chouette, ne te gène pas pour m'en envoyer une). Comme tu ne fais pas nécessairement des petits veinards pour lesquels j'ai dépensé un timbre récemment, je t'écris une carte postale bloguesque, pouf, juste là au-dessous, n'est-ce pas incroyab' ?
Chère tante Agathe Lecteur, liseronne[1], voilà-t-y pas qu'à peine revenue de ouacances j'ai déjà tout plein de quoi m'occuper ! Préparer des TD (car cet été j'enseigne la Statistique et la Probabilité, je ne me tourne pas les pouces que crois-tu), me réunir téléphoniquement avec un gars qui s'est brusquement souvenu qu'on avait commencé d'écrire un papier ensemble il y a quoi, quinze mois, et que ça en fait huit qu'il a ma dernière version dans sa boîte électronique, me souvenir de qu'est-ce-que j'ai donc bien pu vouloir dire en prenant des notes cryptiques lors d'une réunion à toute vitesse (mais que veux-tu, je ne me rappelle pas : la drogue, elle va à l'intérieur ou à l'extérieur du beignet[2] ?), taper sur mon projet qui ne fait rien qu'à pas vouloir marcher[3], servir occasionnellement de cerveau de substitution au Blondinet qui a laissé ses neurones dans un déménagement douloureux dimanche dernier par environ trente-cinq à l'ombre (je crois que c'est pas tant le déménagement que l'accident arrivé à sa table basse qui l'a bloqué, que veux-tu, il y tenait beaucoup, à sa table basse, et maintenant elle est toute scrafougnée, la rage obscurcit sa raison, c'est un homme blessé), et trouver le détour le plus rapide pour aller grailler maintenant qu'ils font des travaux d'agrandissement de la voie piétons/vélos en plein milieu, et qu'on est obligés de faire le grand tour par derrière pour aller s'acheter à manger ou simplement se poser avec son sandouiche sur une table au soleil.
Du coup je te colle un joli montage de mes meilleures photos du Golden Gate Bridge, c'est trop mignon tout en étant mieux que des chatons.
Hop.
Et puisque tu te fous de ma gueule et de mon amour des ponts (et des plafonds, tiens, j'aime beaucoup les plafonds, ainsi que les échafaudages, ça te pose un problème), une photo du pénitentier d'Alcatraz. (Alcatraz qui signifie « pélican » en espagnol, dommage je n'en n'ai pas vu un, alors à la place je t'ai mis un goéland ( c'est pas une mouette, c'est un goéland, non mais j'ai pas rien appris dans mon école d'ingénieurs à Brest tout de même, tu vois pas qu'il a le les pattes roses et le bec jaune avec une tache rouge, le piaf ?)).
Je sais bien que c'est trop long comme carte postale (même en écrivant tout petit serré ‒ ce que je ne sais pas faire ‒ et en tournant dans les coins), mais on va faire comme si veux-tu.
Notes
[1] femelle du liseron, car c'est en lisant qu'on devient... liseron, oui voilà
[2] Je t'expliquerai volontiers mais c'est pas très drôle en vrai
[3] note aux chercheurs en ML qui passeraient par là : taper sur des noyaux, fussent-ils multiples, ça ne fait strictement pas avancer le schmilblik, mais bon sang ça défoule. Sauf quand ils recommencent à te regarder d'un œil narquois juste après, parce qu'ils savent que ce sont eux qui ont eu le dessus, au fond