Aujourd'hui musique
J'ai ouvert la boîte, d'abord les pressions, ensuite la fermeture éclair, enfin la clenche. J'ai ôté le couvre-violon, défait le lien, sorti l'alto. J'ai fixé la barre épaulière, reposé l'instrument. J'ai délogé l'archet, ai tendu et colophané sa mèche. J'ai accordé la bête, aux chevilles d'abord (il semble encore souffrir des dérèglements climatiques d'il y a quelques semaines), puis aux tendeurs.
J'ai fait une gamme, une fois, deux fois, puis une autre.
J'ai déplié la partition, et attaqué la première phrase. Une fois. Deux fois. Trois fois. Je suis passée à la seconde. Une fois. Deux fois. Trois fois. Dix fois. Soupir.
J'ai tenu vingt minutes, avant de reposer l'alto, détendre l'archet, nettoyer les cordes, ranger la barre épaulière, puis l'alto, nouer le lien, recouvrir l'instrument, fermer la boîte, la fermeture éclair, les cinq boutons pression.
Tout sonnait mal, ni mon archet ni ma main gauche ne m'obéissaient, mes notes étaient fausses, mon épaule et mon poignet gauches bloqués dans des positions résolument inconfortables. Depuis bientôt treize ans que j'ai arrêté ma pratique quasi-quotidienne, c'est souvent à ça que mes tentatives ressemblent.