Toujours est-il que quand on apprend :

  • le projet d'augmentation des frais de scolarité de 32% d'ici au printemps 2011 ;
  • la diminution drastique des personnels enseignants sur chaque classe (et un chargé de TD pour cent personnes, un !) ;
  • les conditions de travail absolument pathétiques des personnels (payé jusqu'à 30% de moins qu'ailleurs, sans assurance santé, arrêt maladie ni jours de congés), et les mesures prises pour les payer encore moins (les faire moins travailler, par exemple en ne leur faisant plus nettoyer les amphis et les labos aussi souvent) ;
  • les licenciements et mises au chômage technique des professeurs, maîtres de conf et autres personnels hospitaliers (nous avons aussi un chu), d'autant plus insupportables que l'on sait très bien que les échéances (notamment de demandes de bourse) se battant copieusement la paupière du salaire des chercheurs, ils ne vont certainement pas s'arrêter de chercher les jours de chômage technique et c'est là que l'on voit venir la technique du travailler tout autant pour être encore moins payé arriver avec ses gros sabots ;
  • le fait que pendant ce temps là, nos administrateurs hauts placés s'en mettent plein les fouilles avec délectation avec la bénédiction des grands chefs (dont le Gouvernator, évidemment, nous sommes une université publique).

on se dit, tiens, peut-être qu'ils l'y mettront, le cœur. Ce serait oublier que l'action se déroule sur un campus privilégié d'étudiants qui dépensent sans compter grâce à la carte bancaire de papa et roulent en belles voitures neuves. Résultat, quand il s'est agit de se regrouper pour écouter des gens expliquer le massacre sanglant du budget des universités de Californie et vaguement manifester, on était quelques petites centaines de couillons. Ce qui sur un campus de vingt-cinq mille étudiants, à l'heure du déjeuner, est un peu... faible. (Selon les organisateurs il y a eu un millier de personnes à participer aux diverses actions au cours de la journée, mais je les soupçonne d'avoir oublié les redondances.)

La foule manifeste

La foule manifeste très fort et avec conviction

La presse locale s'est quand même vaguement intéressée à l'affaire. Pour preuve, cette vidéo sur le site du journal local, où on peut admirer, non pas moi qui étais dans l'ombre à prendre des photos et dire du mal, mais le Surfeur Nase. Je vous laisse deviner de qui il s'agit. (Par contre je ne compte pas laisser le lien entre la vidéo et le jeune homme ici pour l'éternité, je vous préviens.)

La presse nationale, quant à elle, à préférer s'occuper de Berkeley, où la tradition perdure tant bien que mal et où la manifestation avait, effectivement, un peu de chien.