Il y a ces choses qui me bouffent et que je devrais dire et qui restent bloquées au fond de ma gorge quand la personne à qui je devrais les dire m'appelle enfin.

Il y a le type avec qui je danse le swing[1], qui est en panique académique et en déficit de sommeil caractérisé et en devient complètement irresponsable à mon grand désarroi (et à ma rage mal contenue d'être encore une fois passée à la trappe), et il y a sa technique de gestion des conflits semblant être, d'une façon que je trouve d'ailleurs assez typiquement américaine, l'évitement, avec un succès que l'on pourrait donc qualifier de « mitigé ».

Il y a un peu tout le monde qui pète les plombs d'une manière ou d'une autre, de toute façon.

Il y a les parties mal fichues de mon corps qui réagissent mal à toutes ces tensions, me rappelant sans cesse que, non, je ne suis pas normale. J'en suis à envisager l'acuponcture, et pour tout dire, ça me donne envie de me jeter par terre et de taper des poings en criant « non non non » très fort mais il parait que ça ne se fait pas. Dommage.

Et puis il y a les longues heures passées à travailler sous la couette alors que la pluie bat les vitres.

Et puis il y a les tasses de thé, les chocolats, les pommes qui craquent sous la dent, les conversations qui durent trop tard dans la nuit.

Et puis il y a les pistes de danses quand les tensions commencent enfin à s'envoler, ce qui finit toujours par arriver.

Et puis il y a la dernière hype du moment, Sad Guys on Trading Floors, Unhappy Hipsters et Hipster Puppies.

Et puis il y a les cartes qui arrivent parfois dans ma boîte aux lettres (et dont les expéditeurs se reconnaitront).

Et puis il y a les petits livres roses de Son Altesse Impériale Pétronille du Beulogue, fraichement arrivés, soigneusement dédicacés, et qui me mettent le sourire jusque là.

Comme quoi, les amis, c'est bon, mangez-en.

Notes

[1] Le lecteur aura noté le subtil glissement sémantique depuis « partenaire »