[Avertissement : Contient des choses pas joyeuses du tout.]

Me voilà clouée au lit depuis mardi soir avec une saleté de sinusite qui m'empêche de respirer en paix et me laisse juste assez d'énergie pour me lamenter que ce n'est pas comme ça que je vais finir ma thèse (mais pas assez pour faire quoi que ce soit de constructif ; j'arrive à peine à rester suffisamment debout pour me faire à manger ; heureusement que j'ai deux colocs à disposition pour me filer un coup de main).

Mercredi dans l'après-midi, j'ai appris qu'un thésard de ma connaissance avait disparu samedi matin. J'ai rejoint le groupe Facebook visant à faire passer le message et échanger de potentielles informations.

Jeudi soir, un corps a été retrouvé sur le campus, près de l'observatoire, à deux pas de chez moi. Ce matin, le verdict de suicide par auto-asphyxie au moyen d'un sac plastique est tombé, mais l'état de décomposition du corps retardait l'identification. Ce soir, du fond de mon lit, j'ai appris que des élèves avaient identifié le corps comme celui du thésard disparu.

Ce n'était pas un ami, mais un gars sympa et effacé qui venait régulièrement aux réunions du club de swing et avec qui j'avais plus dansé que discuté, ce qui ne m'avait pas empêché d'apprécier nos rares conversations. Le choc en est forcément moindre, mais pas pour autant négligeable.

Les sinus en feu, je suis trop mal en point pour rejoindre les membres du club ce soir autour d'un verre de commémoration, et fais donc en solitaire mon deuil de cet élève brillant, aimé de tous, manifestement connu de si peu.

Ambiance.