Pas la peine de vous rappeler l'histoire de cet enseignant traîné devant la justice pour avoir (apparemment) plaqué un élève de onze ans contre un mur avant de lui administrer une gifle, en réponse à une insulte malvenue ayant fusé des lèvres de l'élève à un instant pas très clair de cette chronologie. La blogochose est en émoi, on en parle partout, par exemple chez Maître Eolas, chez Jules, ou chez Samantdi. Où se trouvent pléthore de commentateurs se rappelant avec émotion des taloches de leur enfance, des idées qu'elles ont remises en place, des bêtises qu'ils avaient faites pour les mériter, et du bien qu'elles leur ont fait, ironisant même sur le mode du "j'ai reçu des corrections bien méritées et ne suis pas devenu psychopathe, étonnant, non ?". Et chacun y va de sa "claque éducative", de son "si les gamins d'aujourd'hui se prenaient suffisamment de claques à la maison, ce ne serait pas aux professeurs de le faire", et autres commentaires plein de bienveillance. Et s'il en reste quelques uns pour trouver que taper sur les gosses n'est pas nécessairement la bonne solution, je n'ai encore vu personne apporter le genre de témoignage outrecuidant que je suis en mesure de confirmer.
Car, non, ami lecteur, jamais mes parents, mes professeurs, mes nounous ou autres éducateurs n'ont porté la main sur moi.
Et même pas je me suis transformée en petite conne irrespectueuse, "enfant-roi", ou autre greluche sure de son bon droit. Jamais je n'ai insulté mes professeurs (même pas quand ils le méritaient), ou indécemment foutu le bordel dans une salle de cours, ou été outrancièrement impolie avec qui que ce soit qui ne m'aurait réellement poussée à bout au préalable.
Par contre, sale gauchiste, je dis pas, mais là n'est pas la question.
Tout ça pour te dire, cher lecteur, que les gifles, y a peut-être des gosses auxquels une bonne paire de temps en temps peut rendre un immense service, mais elles ne sont pas non plus particulièrement indispensables pour empêcher ton môme de se transformer en saleté égocentrique et intenable en société.
Ou alors c'est que je suis une fille extraordinaire.