American Rhapsody
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Trav'lin' Light

Fil des billets

dimanche, mars 20 2011

Messa per Rossini

Ce qui est bien, en Allemagne, c'est que la musique classique est une affaire qui va de soi, plutôt que d'être comme aux Stazunis un truc de connaisseurs réservés à ceux qui ont du temps, de l'argent et des beaux vêtements à mettre dedans. J'en suis donc à mon troisième concert classique en autant de mois, sans avoir même fait l'effort de me renseigner, ils me sont tombés dessus sans que je demande rien.

Ce soir, c'était Missa per Rossini à la collégiale. Gratuit, mais servant de collecte à une association qui s'occupe d'offrir des vacances à des enfants de pays en guerre (initialement, en ex-Yougoslavie, actuellement, en Israël et Palestine). Après leurs belles vacances où ils ont appris à s'aimer entre gamins de religions différentes dont les papas se tapent dessus, on les renvoie à leur misère les yeux plein d'espoirs et le cœur plein d'idéaux : c'est beau.

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mercredi, mars 16 2011

Guten Tag, Deutschland

Voici plus de deux semaines que je suis installée-pour-de-bon en Germanie-du-Sud et que j'ai commencé à travailler histoire de mériter mon exorbitant salaire mensuel (exorbitant comme deux fois ce que je gagnais en première année de thèse, c'est te dire comme ça rapporte, le doctorat ; exorbitant aussi comme dans quelqu'un s'est mélangé les pinceaux et j'ai été payée deux fois en mars mais je doute que ça dure).

Ne me demande pas ce que je fais comme boulot, je n'en sais rien moi-même — l'avantage de m'être catapultée dans un domaine d'application dont je ne connais quasiment rien et de fourrer mon nez dans les projets de tout le monde tout en essayant de faire vivre celui que j'ai décrit un peu au pif pour la fondation qui me paye mes yaourts quotidiens. Je m'y plais cependant, appréciant tout autant les grandes fenêtres de mon bureau (que je partage essentiellement avec des gens qui ne sont jamais là) que les conversations scientifiques, tableau blanc à l'appui, qui commençaient à me manquer.

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dimanche, février 6 2011

Wochenend und Sonnenschein

Wochenend und Sonnenschein und dann im Wald mit dir allein, weiter brauch' ich nichts zum glücklich sein, Wochenend und Sonnenschein! Kein Auto, keine Chaussee, und niemand in uns'rer Näh! Tief im Wald nur ich und du, der Herrgott drückt ein Auge zu, denn er schenkt uns ja zum Glücklich sein, Wochenend und Sonnenschein!

Que les germanistes parmi vous se rassurent, je n'ai que faire de me retrouver au fond des bois seule avec un hypothétique galant et il suffit d'un week-end et de quelques rayons de soleil pour faire mon bonheur. Par chance le Bade-Wurtemberg s'est enfin décidé à nous faire une fleur et nous a accordé un radieux dimanche après-midi, qui m'a permis d'arrêter de râler comme un putois. Chose que je faisais sans relâche depuis mardi.

Notons cependant que l'absence de soleil n'est pas la seule raison de ma mauvaise humeur. Je pourrais essayer de dresser un tableau complexe des diverses raisons qui influent sur mon état d'esprit, depuis le niveau de difficulté de mes cours jusqu'au froid dans les couloirs en passant par la rection des verbes allemands, mais je ne vais pas me gêner pour tout ramener à un seul facteur : je schtroumpfe pas les nouveaux.

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dimanche, janvier 9 2011

Colonie de vacances

Ma première semaine de cours d'allemand prend fin et j'ai l'impression qu'elle a duré un mois. En dehors des matinées de cours, j'ai déjà parcouru la ville plusieurs fois de long en large, visité Stuttgart et le musée Mercedes-Benz, et je reviens tout juste d'une balade pluvieuse mais fort sympathique au château et cloître du coin. J'ai aussi, durant cette première semaine, assisté à un concert, dansé, bu des bières et des cappuccinos, et mangé des bretzels.

J'ai l'habitude, entre mon Erasmus au Danemark et ma thèse, d'être entourée de gens qui viennent d'un peu partout. J'étais même un peu surprise, en Israël, d'être la seule étrangère du coin. Néanmoins, 92 personnes de 30 nationalités, ça impressionne quand on y pense. Cela dit, même si je me pose de temps en temps des questions du genre « Why the fuck am I chatting on instant messenger in bloody German with someone who speaks English really well? » ou « Suis-je vraiment en train de parler de prostitution avec trois Brésiliens et une Lituanienne ? », si je m'émerveille des disparités d'âge (on trouve de tout entre 18 et 60 ans) et d'occupations (étudiants, chercheurs, musiciens professionnels, traducteurs, ingénieurs, femmes au foyer, secrétaires, fonctionnaires...) je suis déjà tout à fait habituée à notre petite communauté.

Mon allemand revient peu à peu, forcément, à force de le parler toute la journée... je m'étonne de la variété des thèmes que nous arrivons à aborder, en nous servant certes beaucoup de nos mains, et un peu d'anglais ou de la similitude entre les langues latines (je ne savais pas que je comprenais aussi bien le portugais). Notre grammaire est évidemment à pleurer, mais là n'est pas la question. Néanmoins, chaque soir quand je rentre j'ai l'impression que mon cerveau me coule par les oreilles et je mélange allégrement les trois langues.

Et ce soir, pour compliquer un peu les choses, j'aide un costa ricain à donner un cours de salsa. MOUARF.

mercredi, janvier 5 2011

Genau

Ça y est, je suis en Souabie Profonde.

Il fait relativement beau (j'aimerais te dire que le soleil brille, mais soyons honnête, à ces latitudes, en janvier, il ne fait guère mieux que luire), un froid de canard (-10°C ce matin, -3°C cet après-midi), et la ville est super jolie.

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lundi, décembre 27 2010

Ça passe vite, quatre mois de vacances

Gens de l'Internet,

Je passe ici un peu en coup de vent vous dire que je suis aujourd'hui très très occupée à faire mes valises.

J'ai trouvé la semaine dernière un fort sympathique appartement en Germanie (60m², meublé avec assez bon goût, très bien situé, pour un loyer à faire pleurer les Parisiens et les Californiens) et dès demain les instances maternelles et moi-même prenons la route avec mes cartons. Emménagement prévu mercredi, visite de la région jeudi, puis retour vers le sud pour une brève visite à la grand-mère avant de reprendre le train pour la riante bourgade où je vais pendant huit semaines me soumettre à des cours intensifs d'allemand.

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lundi, novembre 15 2010

Krazy Kitty en visite chez les Germains

M'étant, ces dernières années, grassement enrichie aux Stazunis d'Amérique (ainsi qu'en Israël, ne l'oublions pas) sans rien côtiser que ce soit dans la mère patrie, il n'est qu'un juste retour des choses que je dépense le pécule ainsi accumulé au bénéfice d'une entreprise publique, à savoir la riante SNCF aux trains si bucoliques.

C'est ainsi que je me suis offert pour le long week-end du 11 novembre quelques vingt-deux heures de trajets en train (et car, ce n'est pas comme si ma ville natale était desservie par des lignes ferroviaires de la SNCF) pour aller visiter la Germanie qui m'accueillera bientôt.

(J'avoue, du coup, qu'une partie de ces vingt-deux heures fut passée dans des véhicules de la Deutsche Bahn ­— j'en profite pour confirmer que, oui, ils ont toujours 10 minutes de retard —, et qu'il ne m'a pas fallu bien longtemps pour de nouveau me comporter en traîtresse à la patrie. Quelle Union Européenne ?)

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samedi, septembre 4 2010

L'invitation au voyage

Certes, je ne suis pas Charles Baudelaire, mais quand tu vois le massacre de Victor Hugo que la joyeuse équipe de la comédie musicale Notre Dame de Paris s'est permis, je ne vais pas me gêner. D'autant plus que depuis que l'impériale Pétronille nous a pondu ce billet suivi de celui-ci j'ai Le temps des cathédrales dans la tête. Il est venu le temps des cathédraaaaaaales, le monde est entréééé dans un nouveau millénaiiiiire !

Maintenant que je suis docteur (un truc que je n'ai pas encore complétement intégré, d'ailleurs, surtout que j'attends encore que quelqu'un utilise le titre sérieusement plutôt que dans une phrase du genre « voulez-vous m'accorder cette danse, docteur ? » ou « What's up, doc? ») il est grand temps que je mette mes projets à exécution et me tire d'ici. Ma résidence étudiante, étant tout à fait d'accord, me somme de déménager le 13 septembre et c'est un peu bousculée que je m'exécute. Mais avant de rentrer en Europe pour y vivre (maintenant que j'y songe c'est surtout ça que j'ai compris, une fois ma soutenance finie, « p'tain, ça y est, je rentre ! »), je vais me faire le plaisir de trois semaines de vacances dans les Stazunis.

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samedi, mai 8 2010

Soixante-cinq ans plus tard

La plupart d'entre vous le savent déjà, mais das ist offiziell, j'ai obtenu le poste de chercheuse post-doctorante en Germanie dont j'avais commencé à rêver il y a cinq ans (à l'époque où je n'envisageais pas du tout de faire ma thèse ailleurs qu'en France mais trouvais que, pour un an ou deux, l'Allemagne, ce serait bien chouette, d'autant plus au vu de l'excellente qualité de certains labos — et c'est bien l'un d'entre eux que je rejoins).

Je tenais à en faire l'annonce aujourd'hui (je suis un poil en retard sur l'heure européenne), pour le 8 mai, en l'honneur de mon grand-père maternel, qui pensait que de cultiver les liens franco-allemands en faisant connaitre l'Allemagne aux Français et réciproquement était la seule façon d'éviter une nouvelle guerre entre nos deux pays. Je ne l'ai jamais connu, mais sa veuve et sa cadette m'assurent qu'il aurait été très heureux de me savoir vivant en Allemagne.

Date de début à fixer, mais au plus tard ce sera pour janvier 2011. Il ne me reste plus qu'à boucler 5 projets, écrire ma thèse, la soutenir, dormir, voyager, déménager, dormir, passer plein de temps avec mes amis et ma famille, dormir, et réapprendre à parler allemand. (J'ai vérifié, c'est bien mon nom sur le Zentrale Mittelstufenprüfung décerné avec mention bien en 2004 ; pourtant aujourd'hui j'ai du mal à me souvenir comment il est arrivé là).

Et au passage, Tübingen-Paris, c'est cinq heures de train.

dimanche, avril 4 2010

Get off the bandwagon and put down the handbook

Je croyais être à court de chansons, mais en fait, non. Continuons donc le récit de mes folles aventures là-haut dans le nord.

Mardi matin, science (précédée d'un réel bien que peu goûteux petit-déjeuner). Plein de choses passionnantes pour des chémoinformaticiens de notre acabit, mais de peu d'intérêt pour le lectorat assidu de ce blog. Nous soupirons tous trois de concert lors des inévitables questions qui assaillent le type qui vient de présenter la suite logicielle open source produite par son entreprise, sur l'éternel mode du « mais si vous le distribuez gratuitement, comment gagnez-vous de l'argent ? ». Nous prenons fébrilement les mêmes notes, marque certaine de nos centres d'intérêts communs, et pouffons sous cape, peu charitablement, lorsqu'un chimiste se débat avec des concepts mathématiques qui le dépassent un peu.

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Je lis

Surtout des polars. À l'occasion, des romans de fantasy loufoque, du théâtre, de la littérature chinoise traduite en italien (j'ai des amis formidables), des vrais livres bien écrits.

J'écoute

of Montreal, Caravan Palace, the Ditty Bops, Dango Reinhardt, the National, Minor Majority, Léo Ferré, Beethoven, Sonny Rollins, Laura Marling, Erlend Øye, Hjaltalin, Sufjan Stevens, Yuri Bashmet. Entre (nombreux) autres.

Je suis

occupée ouh là beaucoup très très, enchantée par Oscar Wilde (One should always be a little improbable), vaguement improbable, toujours aussi liberté, égalité, schtroumph 1er (merci Plantu).

Pensée profonde

"Partir, c'est mourir un peu. Mais mourir, c'est partir beaucoup."
[Alphonse Allais]

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